• "Piiiiooouuu ! Piiiiou-piiiiiiouuuuu ! 

    - Ils se rapprochent !!

    - Gbrrrrwaarrr ! fait la reine des Aliens à bord du vaisseau-couteau.

    D'un coup, un croiseur-paquet de biscottes envoie un laser. Certains s'échappent en capsule-pépin vers le Sénat de la République-coupe de fruits, où ils créeront un nouveau vaisseau-pomme. 

     Le vaisseau-trognon explose ! 

    - Qu'est-ce qui s'est passé ? grommelle la reine. 

    Le croiseur impérial tire sur le vaisseau alien "tjjjjjjjiiiuuuuu !", qui explose à son tour. 

     

    FIN du dîner.

     

     


  • Mercredi soir, 21h.

    "Maman, on peut faire de la conjugaison avant d'aller se coucher ? s'il te plaîiiiiit !!!" 

    Jamais je n'aurais pensé qu'un jour mes enfants me supplieraient de leur faire faire de la conjugaison ! Et pourtant. Le responsable ? Monsieur Bescherelle et son jeu de plateau, un "jeu" éducatif pas bien folichon mais avec lequel les enfants ont accroché à cause des potions magiques qui transforment ton personnage en super héros. Sur le plateau, des cases indiquant des pronoms personnels et des cases Bescherelle ; sur le côté, des cartes à piocher avec des verbes des trois groupes conjugués ou des cartes de grammaire/lexique/orthographe avec trois niveaux de difficulté. Au centre, une roue (interchangeable) avec des temps et des potions magiques (la rouge pour te transformer en super héros et te permettre de lancer le dé deux fois de suite, la bleue pour endormir ton adversaire le temps d'un tour, la verte pour le faire reculer). 

    C'est notre amie Agnès qui a trouvé ce jeu d'occasion et l'a montré aux enfants, qui ont aussitôt voulu l'emprunter. Nous n'avions pas vraiment évolué dans le domaine de la langue écrite depuis le village de la phrase, les projets d'écriture étant rares. Alors nous avons commencé par mettre la roue sur le temps présent uniquement, histoire de redécouvrir les terminaisons des trois groupes. Au début Nathanaël était furax ! Mais quel esprit tordu a bien pu inventer une langue aussi compliquée ??? J'ai collé des affiches près de l'espace de jeu, reprenant les terminaisons afin qu'ils puissent trouver les réponses plus facilement, jusqu'à pouvoir s'en passer. Impatient, Nathanaël a voulu installer la roue proposant aussi l'imparfait et le futur simple (finalement bien plus faciles que le présent !). Il s'est pris au jeu. Joshua a trouvé cela plus compliqué... mais il était vraiment motivé par les potions et les jockers, et puis il a de la chance au jeu. J'ai aussi choisi de ne piocher que les cartes langue française de niveau 3 pour leur laisser plus de chance (du coup ils ont gagné, ouiiiinnn !!!).

    A n'importe quelle heure de la journée, à deux, à trois, avec un doudou, direct au lever, après le déjeuner ou avant de se coucher, ils ont pris du plaisir à progresser et c'est avec difficulté que j'ai pu rendre le jeu à nos amis qui se languissaient aussi d'y jouer (mais ils sont fous ces homeschoolers !!). Nathanaël voulait s'attaquer au passé composé mais cela attendra donc une nouvelle opportunité.

    Pour l'heure, afin d'ancrer ces nouveaux apprentissages dans leur mémoire, je leur fais repérer verbes et sujets parfois lors de lectures ou bien leur propose de brefs exercices sur le petit tableau. C'est super chouette de les voir en discuter, chercher ensemble, délibérer, valider... Et que c'est bon de les voir demandeurs sans avoir eu à pousser ! 

     


  • Parce que la langue s'acquiert naturellement par imprégnation et mimétisme, son enrichissement se trouve dans diverses ressources. D'abord les personnes cotoyées au quotidien : Maman, Papa et la fratrie. Il n'est donc pas rare de repérer nos propres expressions ou tics de langage dans la bouche de nos petits ! Mais je n'assume pour autant pas l'intégralité de ce qui en sort !! Puisqu'à cela viennent s'ajouter les copains, la famille élargie (on en apprend de belles avec les cousins et tata Loulou !!), les voisins... Et puis encore les chansons, les dessins animés, et les livres. Surtout les livres !

    Et il faut dire que quand Nathanaël entre dans une histoire, il a bien du mal à en ressortir. Il s'en approprie non seulement le langage mais la gestuelle, les mimiques et les intonations. On a alors l'impression d'habiter avec le papa de Boule, Toothless ou Astérix ! Je lui rappelle donc régulièrement qu'il est Nathanaël et que c'est bien qu'il reste lui. 

    Cela dit, cet enrichissement de la langue tiraillée entre deux directions nous a amenés à parler registres. Car si c'est un régal de dévorer pléthore de mots dans notre langue, l'usage et l'adaptation aux situations et aux interlocuteurs sont importants aussi. On ne s'adresse par exemple pas à un adulte inconnu en langage familier ni à un petit enfant en langage soutenu. Encore faut-il savoir dans quelle catégorie ils se rangent, ces mots, quand tout nous semble courant du haut de nos 8 ans. 

    Une de mes tantes a offert à notre grand Le livre qui t'explique enfin tout sur les parents, très drôle, mais en même temps très familier pour faire cool. Nous nous sommes donc amusés à reprendre le livre, à identifier le vocabulaire familier et à le reformuler tour à tour en langage courant et soutenu. Les enfants ont bien aimé le jeu.

    Les enfants mémorisent généralement bien gros mots et mots juste-pas-beaux qui m'égrattignent les oreilles et me transforment en dictatrice de la langue. Ils les lisent, les entendent, les connaissent, mais ils ne les emploient pas (on en reparlera dans quelques années !). 

    Récemment, la BD qui fait fureur à la maison, c'est Léonard. Les scénarios loufoques plaisent autant que les nombreux jeux de mots et le vocabulaire qui va taper dans tous les registres ! Enrichissement garanti en imagination et créativité (c'est quoi ce récipient d'eau posté en équilibre au-dessus de la porte de la salle de bain ??) et en langage (pas que français !). C'est ainsi que des "Goujat !", "Butor sadique !", "Va victis" ou "Chi va piano va sano" ponctuent en ce moment les discussions quotidiennes... 

       

    Niveaux de langue

     

     

    Mots d'occasion ou mots de collection, je vous laisse avec La rue Ketanou smile

     


  •  

    Après les orangs-outans, ...  

     

    R.E.S.P.E.C.T

     

     

    Illustration de Chklé, notre récente (et adorée) couchsurfeuse

     


  • Cela faisait plusieurs mois que notre Jojo la regardait cette rampe. Il l'effleurait, lui faisait quelques pieds de nez, quelques fois l'utilisait comme toboggan... Plusieurs fois aussi, il l'avait prise par surprise sur le côté, l'escaladant jusqu'à son sommet. Puis de là, il avait observé les allées et venues des skaters, roller-bladers ou autres trottinetteurs. Il les avait questionnés sur la technique puis il s'était approché sur le bord, tout près du précipice qui le toisait du haut de sa profondeur. L'envie d'y aller était bien là, mais la peur était plus forte. Combien de fois l'a-t-il quittée, frustré, les yeux embués de larmes d'impuissance ? 

    Et puis le week-end dernier, après une longue période d'abstinence et une bougie de plus de soufflée, voilà, il s'est enfin lancé ! 

     

    Cette réalisation est bien plus qu'un progrès moteur. Les réflexions qui se sont acheminées dans sa petite tête lors de cet apprentissage sont d'ordre philosophique et lui serviront toute sa vie, dans d'autres domaines aussi. 

    En effet, avant de se lancer, il a dit à son papa que même s'il avait peur, il voulait le faire car il ne voulait pas regretter de ne pas l'avoir fait. Et une fois le défi relevé avec succès, il m'en a confié les clés. 

    "En fait, pour y arriver, il faut le vouloir vraiment. Et il faut prendre beaucoup de courage pour en avoir plus que de peur et la dépasser. Mais ça, je ne veux pas le dire à Nathanaël, je veux qu'il le découvre lui-même. Parce que juste essayer de copier ce que font les autres, ça ne marche pas, il faut que ça vienne de toi." 

    cool

     





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique