• Comme je vous le narrais ici, Joshua prend des cours hebdomadaires de guitare électrique depuis septembre 2022 et son agilité ne fait que progresser ! Voici un nouveau medley des derniers morceaux travaillés, je vous laisse apprécier :)

    Il pratique quotidiennement, joue face à un public conquis dans d'autres registres mensuellement, et quand il voit son ami Titouan, il n'est pas rare qu'ils jamment ensemble. Voici un très chouette moment d'improvisation capté l'été dernier : 

     

    Ca gratte fort !

     


  • Ce jeudi, il y en avait quelques-unes au Palais des Beaux-Arts de Lille pour la visite guidée de l'exposition temporaire sur ce thème. En effet, le musée a décidé de donner un coup de projecteur sur les œuvres des femmes, peu nombreuses, que compte sa collection permanente : 135 sur 60 000, sur une période allant du XVIIème siècle à nos jours. 

    Dans une première partie, notre guide évoque le statut des femmes, qui jusqu'à la fin du XIXème siècle étaient exclues des écoles académiques d'art. Les seules façons pour elles d'apprendre et de devenir artistes étaient la parentèle, c'est-à-dire la possibilité de pouvoir travailler auprès d'un artiste masculin du cercle familial, ou bien les "ateliers pour dames", réservés au femmes. Un tableau de Marie-Amélie Cogniet, formée sous l'égide de son frère, représente un atelier. On y voit notamment une petite sculpture retournée, les femmes n'ayant pas le droit d'observer ni représenter l'anatomie des hommes. 

    Où sont les femmes ?

    Où sont les femmes ?

    Jacqueline Comerre-Paton est parmi les chanceuses à pouvoir exercer son métier d'artiste aux côtés de son mari, bien que restant dans l'ombre. Nous découvrons ici son tableau Hollandaise, 1888. 

    Où sont les femmes ? 

    Après de nombreuses actions militantes, les femmes obtiennent en 1893 l'ouverture des écoles d'art aux femmes. Notre guide nous retrace alors le parcours de Sonia Delaunay, pionnière de l'abstraction. Face à son tableau Rythme-couleur 1076, nous observons les couleurs, les formes, le mouvement ; nous nous prêtons aussi à un petit jeu d'optique. Notre guide nous montre également sur sa tablette les créations textiles et les danseurs de tango qui inspirent le mouvement de ses peintures. 

    Où sont les femmes ? 

    Dans une seconde section de l'exposition, nous découvrons la hiérarchie des sujets, les thèmes dont les hommes ne veulent pas et qui, comme des miettes, sont laissés aux femmes. Ainsi les natures mortes sont-elles le sujet majeure dans lequel les femmes artistes peuvent exceller. Certaines mènent des carrières spécialisées, telle Rachel Ruysch ; d'autres reçoivent des commandes de l'Etat, comme Rosa Bonheur, pour promouvoir le labeur de la terre, de l'élevage. D'autres enfin se saisissent de disciplines dites masculines comme la sculpture ou encore s'échappent des codes conventionnels. 

    Où sont les femmes ? 

    Dans une troisième section, nous découvrons la mise en place de réseaux pour sortir son épingle du jeu. Ainsi, Mathilde Bonaparte, nièce de Napoléon III, tient un Salon notoire. Elle est à la fois artiste, mécène et diffuseuse de l'art porté par les femmes. De nombreux Salons et galeries fleurissent également au XXème siècle. 

                          Où sont les femmes ?                         Où sont les femmes ? 

         Buste de Mathilde Bonaparte, La Princesse Mathilde, de J.-B. Carpeaux, 1862         Une Juive d'Alger, de M. Bonaparte, 1866

     

    Après cette visite, nous nous sommes rendus dans le sous-sol du Palais, où se cache un bel atelier. L'animatrice nous a proposé de représenter une nature morte d'après modèle et d'utiliser différents médiums pour colorer et rehausser la lumière (aquarelle, fusain et gomme mie de pain). 

                             Où sont les femmes ?  Où sont les femmes ?

     

    Notre enquête pour retrouver les femmes dans les arts, les sciences, l'Histoire n'en restera pas là ! 

      


  • J'ai organisé ce mois-ci une visite-atelier de l'exposition temporaire du LaM sur l'artiste plasticien Anselm Kiefer, guidée par notre fidèle Aymeric. 

    Peu connu en France, où il vit encore aujourd'hui, c'est aux Etats-Unis que l'artiste allemand rencontre le succès auprès du public dans les années 80. Né en 1945, juste avant la fin de la guerre, son œuvre est fortement imprégnée de cette période, ce que je trouvais donc intéressant par rapport à notre étude actuelle de l'Histoire.

    Anselm Kiefer a toujours utilisé la photographie d'une manière ou d'une autre, et c'est la vocation de cette exposition qui la met au centre du sujet. 

    Anselm Kiefer

    Dans une première salle, nous découvrons une série d'autoportraits datant de 1969.
    A cette époque, l'artiste revêt le costume de soldat de son père et se photographie faisant le salut nazi. Il  parcourt ainsi l'Europe pendant 2 ans pour faire parler d'un sujet tabou, qui dérange et sur lequel il s'interroge. Son ambition est alors mal comprise. 

    Anselm Kiefer

    Au centre de cette salle se trouve une installation créée spécialement pour l'exposition. Il s'agit d'une baignoire contenant des rouleaux de films photographiques, qui tels des souvenirs se déversent jusqu'aux pieds des spectateurs. 
     

    Anselm Kiefer

    Kiefer utilise beaucoup le plomb dans ses créations et leurs supports. Dans la philosophie du "Nigredo", il est question de prendre la noirceur pour en faire quelque chose de mieux, comme le ferait un alchimiste. C'est un élément qui revient tout au long de notre parcours. 
     

    Anselm Kiefer

    La seconde salle comporte de nombreuses vitrines dans lesquelles se trouvent des livres géants faits de carton, photos, matériaux (cheveux, bois, graines...). Le tournesol est la plante phare de l'artiste, qu'il cultive, expose, représente. Sur les murs, des cadres pesant chacun 100 kg mettent en relief des paysages de ruines, desquelles émergeront de nouvelles constructions. Pour l'artiste en effet, toute création passe par la destruction, qui est le commencement de tout. Et ainsi le cycle de la vie perpétuellement se poursuit... 
     

    Anselm Kiefer 

    Anselm Kiefer

    Pour ses créations monumentales et ses mises en scènes, Kiefer utilise un espace conséquent : usines désaffectées et hangars. Son travail requiert également de nombreuses machines et employés. 
     
                                   Anselm Kiefer  Anselm Kiefer
     
    La salle suivante présente un grand nombre de dioramas ayant pour fond la Forêt Noire, berceau de la culture allemande, de ses récits. L'artiste y intègre parfois ses souvenirs personnels. L'atmosphère a ici quelque chose de magique. 
     
    Dans une autre salle se trouve un très grand tableau, intitulé Lilith. La figure de la femme vengeresse de la légende juive plane sur une ville qui étouffe. 
     

    Anselm Kiefer

    C'est un vélo 3 places que nous découvrons dans une autre salle. Il s'agit d'un char céleste transportant des coupoles de sel, de mercure et de soufre, la Merkabah. Derrière lui, un tableau de taille conséquente dont déborde une échelle représente l'ascension spirituelle, avec ses paliers. 
     

    Anselm Kiefer

    Anselm Kiefer

    Nous achevons la visite devant une photographie sur plomb de 11m sur presque 4 représentant Kiefer, face au Rhin, contemplant l'autre rive, l'Allemagne, sa terre natale, les pieds dans l'eau. Par électrolyse, les ions de cuivre sur le plomb donnent une couche verte à l'œuvre photographique. 
     

    Anselm Kiefer

    Après un parcours aux nombreuses facettes symboliques, la visite s'est poursuivie par un atelier créatif durant lequel les enfants ont été invités à construire une structure et à occuper l'architecture avec des images de l'exposition et divers matériaux. 
                                 
                                 Anselm Kiefer  Anselm Kiefer
     
    Joshua a tout autant apprécié cette visite que l'atelier.  
     

  • En décembre, nous nous sommes rendus avec d'autres familles en IEF au musée de La Piscine à Roubaix pour une visite guidée de l'exposition sur Chagall intitulée "Le cri de la liberté".
     

    Le cri de la liberté

     
    Nous avons été accueillis par un guide qui a commencé par nous présenter un peu la vie de l'artiste, ses origines, son installation en France et le contexte politique de son époque pour mieux appréhender le mélange de géographies et les thèmes qui ressortent de ses œuvres. 
     
    Nous nous sommes tout d'abord posés devant son tableau "Commedia dell'arte", peint en 1959. Notre guide nous a fait remarquer les associations de thèmes opposés, le mélange de grotesque et de danger, la présence des animaux, parfois hybrides, que l'on retrouve fréquemment dans les toiles de l'artiste. 

    Le cri de la liberté

     
    Puis il a fait lire aux enfants un poème écrit par Chagall, dans lequel il leur a demandé de barrer dans une liste de mots ceux qui ne reflétaient pas l'atmosphère du poème et de relever ceux qui au contraire s'y rapportaient bien. 
     
    Il nous a ensuite fait observer un élément que l'on retrouve souvent : le couple d'amoureux ou le bouquet de fleurs, l'amour étant un thème cher à l'artiste idéaliste, soucieux de transmettre des messages positifs de paix sur Terre et des valeurs humanistes. Il se représente ainsi dans un autoportrait tel un ange messager chargé de connecter les hommes à Dieu. 
     

    Le cri de la liberté

     
    Nous croisons ensuite dans l'exposition sa ville natale, Vitebsk, et sa maison, qu'il choisit de représenter en bleu, revendiquant sa liberté à un moment où le totalitarisme qualifie certains artistes de dégénérés.
     
                                Le cri de la liberté  Le cri de la liberté
     
    Nous observons aussi "Le marchand de journaux", 1914, et les enfants décrivent l'atmosphère donnée par les couleurs, trouvent des adjectifs pour décrire le visage. 

    Le cri de la liberté

     
    Plus joyeux, nous découvrons ensuite le mariage de Marc Chagall avec Bella dans son "Double portrait au verre de vin" de 1917. 
    On y remarque l'influence du cubisme et du fauvisme qu'il rencontre en France et les débuts de l'art abstrait. Il y fait aussi un pont entre la Russie et Paris. A ses côtés, un portrait de son oncle.
     
                                 Le cri de la liberté  Le cri de la liberté
     
    Notre guide continue au fil des salles de dérouler la biographie de l'artiste. Pour rester positif malgré les horreurs commises à son époque (pogroms, persécutions), l'humour et l'autodérision sont les armes que l'on trouve dans les œuvres de Chagall. Ainsi il illustre des Fables de La Fontaine, dont la morale fait écho à l'Histoire contemporaine.
     
    Fidèle à ses origines et valeurs, il refuse de participer à la propagande d'Etat et donne également une place importante à la religion, de manière œcuménique, en montrant comme l'Histoire se répète et la part de responsabilité de l'homme, tout en faisant passer des messages de pardon, de paix et de résilience.
     
                             Le cri de la liberté  Le cri de la liberté
     
     
    Pour conclure cette visite, les enfants ont eu un petit temps pour dessiner ce que leur inspirait cette exposition. 
     
     

  • La thématique littéraire "Se raconter, se représenter" est à notre programme cette année. Nous avons parcouru de nombreux extraits de mémoires et autobiographies d'auteurs variés : Rousseau, Sand, Sartre, Beauvoir... faisant ressortir personnalités et points de vues sur l'exercice complexe de se raconter. Joshua a aussi choisi en lecture intégrale l'autobiographie de Roald Dahl, auteur qu'il affectionne : Moi Boy tout d'abord, et s'ensuivra la lecture d'Escadrille 80 quand nous plongerons dans l'étude de la Seconde Guerre Mondiale. Pour l'heure, c'est la Grande Guerre que nous étudions, en parfaite transition sur la thématique, avec des récits fictifs ou autobiographiques, comme les Mémoires d'un rat de Pierre Chaine ou des lettres de Poilus. 

    Pour élargir l'exploration, j'ai organisé en petit groupe une visite guidée au LaM avec un focus sur le portrait et l'autoportrait dans la collection permanente du musée. C'est Aymeric qui nous a de nouveau accueillis et guidés à travers le musée. Tout d'abord dans une salle justement dédiée au portrait, où la frontière entre art moderne, art contemporain et art brut a été habilement effacée. Nous y avons fait un tour d'horizon des œuvres présentes sur les murs et regardé de plus près (ou de plus loin) l'autoportrait d'Eugène Leroy, La femme lipue de Van Dongen et La femme au bouquet de Fernand Léger, remarquant au passage les effets de matières, les formes, les contrastes dans les couleurs utilisées. Aymeric nous a ensuite remis papier et crayons et proposé de croquer La femme au bouquet pour une utilisation par la suite en atelier, tandis qu'une série d'un drôle de personnage nous observait.

      

    Nous avons poursuivi notre visite dans d'autres salles, où nous avons croisé les regards particuliers de jeunes femmes dessinées et peintes par Modigliani et Elise Müller. 

                                

    Nous avons ensuite retrouvé Fernand Léger, son portrait du Mécanicien et sa Femme couchée, qu'il a fallu reconstituer telle un puzzle cylindrique. Nous nous sommes ici aussi attardés un instant pour garder une trace du personnage moustachu aux traits semblables à ceux de l'artiste. 

    Pour finir notre visite, nous avons exploré le courant d'art Spirit, à travers les œuvres de Victor Simon, Fleury Joseph Crépin et observé cet autoportrait inachevé d'Augustin Lesage. 

     

    Après quoi ce fut à nous de réaliser un portrait, inspirés ou non par les habitants du musée rencontrés ce jour. Munis de craies grasses et d'encres multicolores, parent comme enfant, chacun y est allé de son trait. 

                           

     

    Merci au LaM pour l'accueil et à Aymeric pour cette nouvelle visite. 

     





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