• Le journal Marianne publiait en ligne le 17 décembre ce recueil de témoignages de parents-enseignants, sous la plume d'Elodie Emery.

    Ces profs qui ont choisi de déscolariser leurs enfants

    Chaque année, de plus en plus de parents décident de sortir leurs enfants de l'école et de se charger eux-mêmes de leur instruction. Parmi eux, beaucoup d'enseignants, rebutés par ce qu'ils ont vu de l'Education nationale. Et déterminés à expérimenter d'autres méthodes pédagogiques.
    Romain Beaumont/SIPA

    Huit heures du matin, un vendredi du mois de septembre. Dans la maison des Hérino, parents et enfants s'activent dans la cuisine, entre tartines, café et galettes de riz. Pourtant, des cinq membres de la famille, seul Rodolphe, 43 ans, doit partir à temps pour arriver à l'école. Il est professeur de physique-chimie dans un collège ; sa femme, Claire, est institutrice, en «disponibilité» depuis plusieurs années. S'ils le voulaient, leurs trois enfants, Martin, Marion et Antoine, pourraient aller se recoucher une fois le petit déjeuner englouti : aucun d'eux n'est scolarisé. Du tout, ni dans le public, ni dans le privé. Rodolphe reconnaît qu'il lui a fallu plusieurs années pour assumer le paradoxe : «Je vis d'un système que je refuse pour mes enfants. Au début, c'était très culpabilisant.»

    En toute légalité

    Un choix atypique, certes, mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, pas illégal. Car si, depuis Jules Ferry, l'instruction est obligatoire, l'enseignement, lui, est libre, et chaque parent peut choisir le mode d'éducation qu'il estime adapté pour son enfant. Dès lors qu'il accède au fameux «socle commun de connaissances, de compétences et de culture» - ce qu'un inspecteur de l'Education nationale est censé contrôler annuellement -, tout est possible. En 2015, près de 25 000 petits filous ont ainsi échappé à l'appel du maître, sans même avoir besoin de s'inventer une fièvre en posant le thermomètre sur le radiateur. Sur 8,1 millions d'enfants soumis à l'obligation scolaire, le chiffre peut sembler dérisoire. Sauf qu'il est en constante augmentation : en sept ans, il a même été multiplié par deux, au point d'alerter le ministère de l'Education nationale qui se dit désormais «préoccupé» par la tendance. D'autant que, dans le documentaire Etre et devenir (1), sorti en 2014, qui retrace les parcours de familles pratiquant l'instruction à domicile, la proportion d'enseignants parmi les dissidents est pour le moins saisissante... Et un brin déstabilisante. Comment des professeurs, témoins privilégiés et acteurs principaux du système, sont-ils devenus des apostats de l'école ?

     

    Lire l'intégralité de l'article ici.


  • Je vis donc j’apprends – Une vie unschooling

    Traduction de  I LIVE THEREFORE I LEARN: Living an Unschooling Life  de Pam Sorooshian
    Traduit de l’anglais par Claire Rakotonimaro

    Le unschooling est à la fois facile et difficile à décrire. Le moyen facile est de dire que unschooling signifie « pas d’école »,  mais il est beaucoup plus difficile d’expliquer ce que nous faisons en lieu et place de l’école.

    Unschooling signifie ne pas dépendre des méthodes scolaires. C’est à dire pas de plans de leçon, pas de programme, pas de devoirs, pas de quiz ou tests, pas besoin de mémoriser, et pas de notes. Le parent ne devient pas l’enseignant de l’enfant. On ne recrée pas une école miniature à la maison.

    Au lieu de cela, les unschoolers mettent l’accent sur une vie riche et stimulante, une vie ensemble. C’est tout. Vraiment.  Nous ne faisons pas «l’école», au contraire, nous nous concentrons sur une vie remplie d’opportunités, de possibilités et d’expériences. Les enfants humains sont nés apprenants. Littéralement. L’objectif du unschooling est de préserver cet amour de l’apprentissage et cette intense curiosité pendant que les enfants grandissent.

    Comment faisons-nous cela? 

    Je vous laisse découvrir l'intégralité de ce bel article sur le blog de Béatrice,  Apprendre en liberté.

    Chaque enfant est unique. Il fait l’expérience du monde d’une manière qui lui est propre et s’exprime d’une manière différente de toute autre personne. Il n’existe aucun programme dans le monde qui soit conçu spécifiquement et dynamiquement pour un enfant en particulier, mais pourtant le mode de vie unschooling peut fournir une expérience d’apprentissage 100% individualisée.  

    Je vis donc j'apprends

    "Nous voulons des enfants heureux d’être en vie, aujourd’hui et demain", conclut l'article.

    Il y a quelques jours, Joshua s'exclamait en se jetant dans nos bras : "Merci de m'avoir créé !!!" Je crois que c'est la plus belle des déclarations que mes oreilles de maman aient pu entendre, une hymne à la vie et une reconnaissance du bonheur de son enfance.  


  • Tandis que les écoles d'inspiration Sudbury bourgeonnent en France et en Belgique, voici une présentation illustrée de l'éducation démocratique, par Rachel Roberts, ancienne étudiante et accompagnatrice dans ce type de structure, qui promeut aujourd'hui cette éducation respectueuse de l'enfant, de ses besoins, de ses envies, de sa personne. 

    Version anglaise, sous-titrée en français.


  • Antoine Guenet, auteur du blog et cofondateur de L'école autonome, une école Sudbury qui ouvrira ses portes à l'automne 2016 au coeur de la Belgique, a eu la bonne idée de traduire l'article du Dr Peter Gray, How early academic training retards intellectual development publié sur Psychology Today en juin 2015.

    Peter Gray est professeur et chercheur au Boston College. Il est entre autre l'auteur de Free to Learn: Why Unleashing the Instinct to Play Will Make Our Children Happier, More Self-Reliant, and Better Students for Life. Son travail actuel se concentre principalement sur les moyens d'apprentissage naturels des enfants et la valeur à long terme du jeu. 

    Dans cet article sont d'abord distinguées compétences académiques et intellectuelles, et expliqué comment les premières sont dénuées de corps et de sens sans les secondes, qui devraient en tout état de cause les précéder afin de ne pas nuire au développement intellectuel des enfants. 

    L'article est ensuite étayé d'études de cas : l'expérience de Louis Bénezet réalisée dans les années 30 concernant la formation mathématique des enfants d'âge primaire, la préparation aux tests mathématiques d'admission à l'université et enfin la façon dont les enfants non scolarisés et les enfants en école Sudbury apprennent à lire. 

    La conclusion est que ce dont les enfants ont réellement besoin est un environnement intellectuellement stimulant – un environnement dans lequel ils peuvent développer leur intelligence de leur propre manière individuelle. Pour les enfants grandissant dans un tel environnement, les compétences académiques viennent assez facilement, juste au moment où ils en ont besoin, et elles nécessitent peu ou pas d’aide de la part d’enseignants.

    Une personne acquiert au mieux des compétences académiques

    quand elle le veut et qu’elle en a besoin.

     

    Notre expérience quotidienne abonde effectivement en ce sens.

     

    Je vous invite à découvrir l'article complet ici et souhaite beaucoup de succès à l'Ecole autonome. 

     


  • Lorsque la médiathèque propose une bourse aux livres, je trouve généralement quelques trésors bon marché pour les enfants, que je garde sous le coude ou leur offre directement, selon l'intérêt du moment. Christophe Colomb est ainsi sorti de son étagère suite à une conversation autour du dîner, tandis que Molière, star du moment, l'a suivi de près, me happant l'air de rien pendant que les enfants se brossaient les dents. 

    Après la description sensorielle et vivante que fait Sylvie Dodeller des rues de la capitale au XVIIème siècle, c'est la découverte du collège jésuite fréquenté par le jeune Jean-Baptiste qui m'a interpellée et que je souhaite ici partager. 

    "Dans cette cité particulière, on parle le latin comme une langue vivante. Le français est tout juste toléré pendant les récréations. Après la messe, l'écolier rejoint sa salle de classe. La pièce, longue et glaciale, ne contient pas trente, ni même quarante élèves - le maximum dans nos classes actuelles - mais plus de deux cents ! Lui et ses camarades s'entassent sur des bancs sans pupitre ni table et écrivent sur leurs genoux la leçon dictée au loin par leur professeur. 

    Comment faire régner l'ordre et le silence dans une classe surpeuplée ?

    Les professeurs jésuites ont mis au point une méthode d'une efficacité presque... militaire. La classe est séparée en deux camps rivaux. Chaque camp est lui-même divisé en plusieurs équipes de dix élèves, qu'on appelle les décuries. Les dix élèves occupent un même banc et sont dirigés par le meilleur d'entre eux, le décurion. Ce collégien a un rôle très important, puisqu'il doit veiller à ce que les devoirs soient bien faits, les leçons parfaitement apprises, et la discipline respectée. Si son équipe affiche de bons résultats, elle peut avancer dans le classement et changer de banc. Le premier de chaque banc est nommé "imperator", le deuxième "censeur", le troisième "tribun". A la fin de l'année scolaire, l'imperator du camp vainqueur - celui qui cumule les meilleurs résultats- prend le titre de "dictateur". 

    Ave Cesar ! Lecteurs d'Astérix, tous ces noms doivent vous paraître familiers : ils s'inspirent directement de l'organisation des légions romaines.

    Les méthodes mises au point par les Jésuites sont alors ce que l'on fait de mieux en matière d'éducation."

    Et de compléter sur le leg de cette méthode dans l'éducation actuelle : devoirs écrits, notes, classement, compétition permanente... 

    Près de quatre siècles plus tard, les termes et le cadre ont quelque peu changé, le principe... pas tant que ça. 

    Extrait de Molière, Que diable allait-il faire dans cette galère ? de Sylvie Dodeller, paru chez L'école des loisirs.

    Comment faire de bons dictateurs





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