• Article rédigé sur le blog perso Théomaluanne, d'une maman expérimentée analysant après des années de pratique les apports tirés côté parents de l'IEF. Mmmmmmmmmmmmmm, c'est bon à lire !

     

    IEF: ce qu'elle apporte aux parents!

     On débat souvent des apports de l'IEF pour les enfants (respect des rythmes de chacun, enseignement sur-mesure...) mais rarement de ce que ce mode d'instruction apporte aux parents. C'est un tort parce que autant il apparaît de plus en plus évident que dans la majorité des cas, c'est une "formule" qui convient aux enfants autant on peut affirmer sans risquer de se tromper beaucoup que les parents y trouvent également leur compte!

     

    Voilà maintenant quinze bonnes années que nous avons fait le choix de l'école à la maison et ce n'est que très récemment que je me suis aperçue des nombreux avantages que j'en avais retirés...Mais mieux vaut tard que jamais.

    En fait, c'est l'expérience de "l'IEF-lycée" qui m'a permis de constater le bond extraordinaire que mon cerveau avait été contraint d'effectuer durant toutes ces années (quelquefois au prix de grandes souffrances, pas simple de se replonger dans ses "chères études"), cette gymnastique incessante d'une matière à l'autre, d'un enfant à l'autre, d'un sujet à l'autre. Somme de connaissances incroyable dont rapidement on se satisfait mais dont on  a également conscience qu'il s'agit d'un puits sans fond et qu'on a en a pris pour un sacré moment!

    C'est néamoins très gratifiant mais le risque est grand: il y a certains jours où on est plus prompte à jouer les "maîtresses d'école" (ça m'est arrivé) qu'à reconnaître que toutes ces avancées, on les doit d'abord à ses enfants. Et pourtant c'est un constat (juste histoire de remettre les pendules à l'heure et d'éviter que l'égo ne s'emballe).

    Si en "IEF-primaire", mes neurones n'ont pas été trop sollicités (avec un peu de méthode et des enfants qui adhèrent à la cause, c'est du "tout cuit"), lorsqu'on avance dans le cursus, les choses se corsent tout de même un peu. Souvenirs lointains, contours imparfaits des théorèmes et règles divers, balbutiements en langues étrangères (vos observez vos enfants vous scruter avec ironie et cela vous laisse à penser que vous parlez simplement une langue "étrange" mais qui n'a plus rien "d'étranger"), Histoire aux dates imprécises, tout cela remet les choses à leur place et vous alerte sur le fait qu'il y a du pain sur la planche...en ce qui vous concerne !

     

    Oui mais voilà, tout ce temps passé en répétition, rabâchage tout au long du parcours en "IEF primaire" vous a aguerri et vous connaissez toutes les ficelles qui vont vous conduire sur le chemin du "toujours plus haut, toujours plus fort, toujours plus vite".

    Vous avez gagné en flexibilité, vous êtes devenu pugnace, vous avez développé une grande vitesse d'exécution dans vos recherches et dans l'utilisation des outils "high-tech", aptitudes  que vous ne vous soupçonniez même pas lorsque votre aînée était encore scolarisée et que vous hésitiez à sauter le pas de la non-scolarisation. Vous êtes devenu un mélange de Steve Jobs, de Marie Curie, d'Yves Coppens et d'Alexandra David-Neel (certes à la puissance 10^15 mais tout de même). Rien ne freinera plus jamais votre envie de savoir, augmentée de cette zénitude qui finit de vous convaincre que vous avez fait le bon choix.

     Alors concrètement comment cela se passe pour soi-même?

     

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  • Flines-les-Mortagne : Danaé Filleur, 16 ans, auteur à succès, le bac en poche sans jamais être allée à l’école     

     

    Publié le 09/07/2013

    Au lendemain des résultats du bac, nous sommes allés à la rencontre du phénomène Danaé Filleur: une jeune fille de 16 ans, qui a réussi son bac avec mention très bien, après avoir passé toute sa scolarité à la maison. Pas mal. Mieux encore: elle fait déjà vivre toute sa petite famille, grâce à ses livres pour la jeunesse qui ont déjà séduit 25 000 fidèles lecteurs. Son prochain ouvrage, la Belle et la bête, sortira en octobre.          

    Ce lundi matin, dans la fermette familiale de la rue d’Hergnies à Flines-lez-Mortagne, Odile, Fabien et leur fille Danaé Filleur sont dans les cartons. Un déménagement se prépare, direction la Haute-Marne. Sans plus d’émotion que cela pour la famille qui vit, depuis longtemps, sur le mode bourlingueur. Ils ont trouvé là-bas une maison plus grande, où pouvoir stocker les palettes entières des livres de Danaé. Car la jeune fille écrit depuis l’âge de 10 ans. Et papa et maman gèrent depuis deux an et demi la maison d’édition, au point d’avoir quitté, sans regret, leur travail. « La carrière professionnelle, on s’en moque (…) On a démissionné tant de fois, explique tout de go Fabien Filleur. La valeur, la plus importante pour nous, c’est la famille ».

    Pour les Filleur, garder Danaé à la maison – elle n’a jamais fréquenté l’école, c’était lui offrir un espace de liberté propice à son épanouissement.

      

    Lire l'intégralité de l'article ici.

    Et pour découvrir cette jeune fille, une interview  (France 3, janvier 2012):

     


  • "What we want to see is the child in pursuit of knowledge,
    not knowledge in pursuit of the child."

    - George Bernard Shaw

     

     



  • Article d'Arnaud Gonzague, paru sur le site du Nouvel Observateur, Education, le 26 avril 2013.

    Classe à domicile : une autre approche de l’école… et de la vie

    Un manuel se penche sur tout ce qu’il faut savoir pour retirer ses enfants de l’école et leur faire ‘‘classe à la maison’’. Un choix qui peut être formidable… à condition d’inventer la vie qui va avec.

    D’abord, ce rappel qui ouvre ‘‘Instruire en famille’’ de Charlotte Dien : non, il n’est pas obligatoire d’envoyer ses enfants à l’école en France. Ce qui importe au regard de la loi, c’est de leur garantir ‘‘l’instruction’’ et qu’à 16 ans, ils aient acquis le même socle de compétences que les autres enfants. Pourtant, le choix du homeschooling, relativement répandu en Amérique du Nord, est très rarement opéré au pays de Jules Ferry : entre 3 et 4.000 enfants seulement seraient dans cette situation - en plus de 12.000 inscrit au Centre national de l'enseignement à distance (Cned).

    Pas facile en effet de ramer à contre-courant de la société et de répondre aux interrogations des grands-parents et voisins (‘‘Ben, il est pas à l’école, aujourd’hui, le petit ?’’). On a beau adorer sa progéniture, pas facile non plus de mettre (au moins) une partie de sa carrière de côté pour un face-à-face quotidien avec elle. Enfin, il faut avoir l’audace de se dire que l’on choisit pour ses enfants un sort différent de celui de 99% de ceux de son âge. C’est pourquoi, en général, l’option la classe à domicile se fait parce que quelque chose cloche en classe.

    Ce n’est pas un scoop : l’école française privilégie en effet la méthode ‘‘caserne’’ plutôt que l’épanouissement des talents de chacun. Non pas parce que les maîtres sont de grands sadiques, mais parce que rien dans leur formation, ni dans le déroulement traditionnel des cours n’est fait pour encourager le chacun-son-rythme et la créativité personnelle : trop d’enfants à charge, de trop lourds programmes à boucler et aucune espèce d’encouragement (le mot est faible) de la hiérarchie à initier des méthodes ‘‘différentes’’.

    Du coup, comme l’écrit Charlotte Dien - pourtant fille de directrice d’école et ex-bonne élève - ‘‘tout enfant s’éloignant trop de la norme, par sa manière personnelle d’apprendre, de penser ou de se comporter, est testé et étiqueté (…). L’enfant est trop souvent désigné comme coupable. Tout vient de lui : il ne fait pas assez d’efforts, il est trop distrait, trop bavard, pas assez concentré, pas assez motivé, trop remuant, trop agressif, il ne participe pas assez en classe… » Un enfant non scolaire, trop autonome, qui s’interroge beaucoup, sera jugé problématique, même s’il a une personnalité attachante.

    Bref, dans ce cas, la non-scolarisation s’impose peut-être. Comment faire ? Evidemment, dépeint ‘‘Instruire en famille’’, la tentation est grande au départ de ‘‘faire le prof’’ à la maison. C’est en général une mauvaise idée, puisque précisément, il faut inventer autre chose. Et c’est là que se situe toute la difficulté de la pratique - sans doute un peu minorée par cet ouvrage passablement militant. Car incriminer le conformisme écrasant de l’école est une chose ; devenir un parent inventif, patient, suffisamment à l’écoute de ses enfants pour s’adapter à leur manière d’être, en est une autre.

    C’est ce que l’auteure nomme un ‘‘choix de vie’’ : il faut être capable de déceler le merveilleux dans les choses du quotidien. De saisir qu’une balade en forêt peut être aussi instructive qu’une leçon d’arithmétique. Que la quantité (d’heures de cours, de devoirs…) est moins importante que la qualité. Que la poésie est moins un texte de Maurice Carême, qu'une manière d’appréhender le monde. Au fond, l’aliénation des enfants scolarisés n’est que le reflet de nos aliénations d’adultes, comprimés par les horaires tyranniques, myopes sur nos grégarismes.

    Quel genre d’adultes deviennent les ‘‘non-sco’’ ? Pas d’étude française sur le sujet (on s’en serait douté), mais des anglo-saxonnes. Apparemment, ils se déclarent deux fois plus souvent ‘‘heureux’’ que les autres, sont plus autonomes, plus investis dans le tissu social et gagnent en moyenne mieux leur vie - ce dernier facteur s’expliquant sans doute par le fait qu’ils proviennent souvent de familles culturellement favorisées. Pourront-ils jamais devenir des salariés et citoyens ‘‘ordinaires’’, capables de se mettre au garde-à-vous quand on le leur réclame ? L’étude ne le dit pas. Mais beaucoup de ‘‘non-sco’’ redevenant ‘‘sco’’ vivent à grand peine la violence des rythmes collectifs. La liberté, ce n’est pas la facilité.





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