• Je vous avais parlé de notre tentative de potager dans la maison ici. Le temps a passé sans que je ne trouve de solution... Et je me suis même rendue compte que le manque de soleil n'affectait pas que les plantes mais que moi-même, que je me sentais dépérir, un vrai manque de lumière naturelle et de contact avec la nature.

    Alors j'ai demandé à une amie qui travaille au développement de potagers urbains à Singapore si elle ne pourrait pas nous orienter vers un jardin communautaire où nous pourrions passer quelques heures par semaine à gratouiller la terre et respirer l'air, au vert. La réponse n'a pas mis beaucoup de temps à arriver et c'est ainsi que nous avons été accueillis il y a un mois dans le jardin d'inspiration permaculturelle d'un restaurant non loin de chez nous. Chaque semaine, un jeune jardinier passionné, Imran, nous reçoit avec un large sourire, complètement acquis à notre mode éducatif et ravi de passer du temps avec ses jeunes apprentis. 

    Au jardin !

    Chapeautés par Imran lui-même ou l'une de ses partenaires, les enfants ont la possibilité de semer, rempoter, cueillir, mettre en terre, arroser, arracher les plantes envahissantes, composter... Et c'est avec un réel plaisir qu'ils le font ! Ils n'ont absolument pas peur de se salir les mains, de goûter au passage des espèces inconnues, de pousser des brouettes bien chargées ou saluer des vers de terre. 

     

                            Au jardin !  Tous au jardin !

    Semis de bayam et mise en terre de menthe

                             Tous au jardin !  Tous au jardin !

    Semis de petits pois

                             Tous au jardin !  Tous au jardin !     

    Rempotage de basilic et arrosage des petites buttes

                             Tous au jardin !  Tous au jardin !

    Transfert de plantes

                                    Tous au jardin !  Tous au jardin !

    Cueillette de fleurs et mise au compostage d'un bananier sauvage

     

    Cette escapade hebdomadaire nous fait un bien fou ! Et pour les remercier de leur investissement, les petits jardiniers peuvent en plus rentrer avec une plante à la maison. Ainsi, menthe, basilic, hibiscus et ulam raja sont venues peupler le devant de la maison et c'est avec la plus grande attention que nous les choyons. 

     

    Tous au jardin !

     


  • Nous avions beaucoup aimé la visite de la caserne centrale des pompiers. Mais heureusement pour nous, nous n'avons jamais eu à faire appel aux services de ces messieurs. Cela étant, les enfants aimant bien allumer les briquets, les bougies, les encens, ou encore brûler les contours du papier pour obtenir un effet parchemin, je me suis dit qu'une petite sensibilisation aux dangers du feu ne ferait pas de mal. 

    Au secours ! 

    Home-made clémentine-bougie

    A la maison, nous avons pu observer à quelle vitesse une feuille de papier brûlait sous les coups de pales du ventilateur, ce qui nous a permis d'imaginer les ravages que le feu pouvait faire dans la nature s'il avait le vent comme partenaire. 

    Les enfants ont appris que c'est l'air qui alimente le feu, et qu'en l'en privant, on lui coupe les vivres (mais ça en fait de la fumée par contre dis donc !). 

     

                   Au secours !  Au secours !

     

    Et puis Papa est arrivé et il nous a montré ça :

     

    Il rigole pas Papa avec le feu ! oh Message bien passé !

     

    J'en ai aussi profité pour montrer aux enfants comment appeler de l'aide, qu'il s'agisse d'un incendie ou de Maman qui tombe dans l'escalier par exemple. Je leur ai fait une petite liste avec les numéros de la police, des pompiers, de Papa et de deux amies à appeler en cas de souci. Ils se sont donc entraînés chacun leur tour à téléphoner aux amies en question, depuis le téléphone fixe ou de mon portable, et ont fait un brin de causette...

    Au secours !

     

     

     


  • "Et si on faisait une boîte à amour ? On mettrait tous les coeurs que je découpe dedans et comme ça, quand on serait triste, on ouvrirait la boîte et tout l'amour se verserait à l'intérieur de nous !" Spread your love !

     

    En ce moment, c'est tous les jours que j'entends de belles choses comme ça sortir de la bouche de nos enfants. Discuter, chanter, méditer, rencontrer des gens généreux, lire de jolies histoires et écouter de belles chansons,... ça permet d'ouvrir tout grand son coeur, de s'inspirer et déployer ses ailes !

    Ils ont cette faculté au quotidien de remarquer la beauté de la vie et d'exprimer leurs plaisirs, leurs joies, aussi simplement que ça :

    "Regarde Maman ces nuages là-bas ! Comme ils sont beaux !... Et cet arbre ! Oh j'adore !!!... Les nuages plus loin là-bas aussi, je les trouve beaux !... Aaah, ça me fait plaisir !! ", commentait cette semaine Nathanaël sur le chemin de l'école de danse en sautillant. 

    Profiter du moment présent, être reconnaissant pour ce que la vie nous offre. Et partager. 

    Je vous contais ici comme les enfants avaient été touchés et heureux d'apporter un peu de bonheur aux personnes âgées d'une maison médicalisée. Et je sens notre intérêt commun grandir pour répandre encore un peu plus d'amour autour de nous.

    La semaine dernière, des étudiants déguisés en personnages manga offraient près de chez nous des Free Hugs, et c'est avec élan que les garçons se sont jetés dans leurs bras ! 

    Spread your love !

    Spread your love !

    Quelques jours après, je découvrais le site korAkor, nourri d'idées colorées par son papa Keveen, et nous décidions dès le lendemain avec les enfants de nous équiper pour sortir dans la rue et spreader du love dans le voisinage et sur la Terre ! 

    Nous avons choisi comme première action le Love Carpetet c'est munis d'une vingtaine de grosses craies que nous nous sommes installés pour l'après-midi au bout d'une rue piétonne particulièrement achalandée le week-end. Nous avons commencé à dessiner et colorier des coeurs, écrire des messages de joie sur les pavés tout neufs. Joshua avait mis sa perruque et proposait également des free hugs. Petit à petit, les passants ont ralenti le pas, intrigués, et les premiers ont osé se joindre à nous, ont saisi la craie tendue et déposé sur le sol ce qui pour eux représentait de l'amour et qu'ils souhaitaient propager. Quelques amis nous ont rejoints et des familles, des couples, des potes, locaux ou touristes, Singapouriens ou expatriés, sans distinction de sexe, de couleur de peau ni de religion, se sont prêtés à ce jeu de partage. Voici quelques images pour vous évoquer cette demi-journée.

     

    Plusieurs personnes nous ont remerciés de cette intitiative et nous sommes contents de l'avoir fait car en plus de diffuser de l'amour, nous avons beaucoup appris. Nous nous sommes fait confiance en suivant notre coeur et nos convictions. Nous avons osé sortir de notre zone de confort pour proposer quelque chose de singulier dans la cité du lion. Nous avons réussi à aller vers des inconnus, à connecter, à respecter le refus et à débrider la timidité. Nous avons aussi accepté que ce ne soit pas parfait. 

    Entraîné par la pluie, notre tapis éphémère et ses messages de paix et d'amour sont désormais au creux des bras de la Terre. 

    En attendant la prochaine action, les enfants ont déjà commencé à semer, et nous retrouvons par-ci par-là des petits messages nous affirmant que nous sommes géniaux ou nous souhaitant une bonne journeé biggrin

     

    Spread your love !

    Distribution de petits coeurs tout droit sortis de la boîte à amour de Joshua...

    Spread your love !

     Looooooooove

     


  • Parce que pour moi il est important de donner aux autres ce que l'on peut, je saisis les opportunités vers lesquelles mon coeur et ma confiance me tendent pour partager cette valeur avec mes enfants. Ils m'avaient déjà accompagnée à Budapest à quelques reprises lors d'actions pour l'association caritative L'Entraide, et c'est ici à un groupe de bénévoles singapouriens que nous nous sommes joints. Il s'agit de ponctuellement acheter de la nourriture, parfois cuisiner, et servir des repas pour des personnes âgées défavorisées placées dans de modestes maisons médicalisées. Ces rencontres permettent surtout de briser leur solitude et de leur apporter un peu de réconfort par la nourriture et par notre présence bienveillante. 

    Donner et recevoir

    Après y être allée une première fois seule et avoir reçu bon accueil malgré mes origines et le fait que je ne parle ni mandarin ni hokkien, j'ai proposé à Nathanaël d'abord, qui en faisait la demande, de m'accompagner la seconde fois. Un peu gêné au départ, il s'est néanmoins lancé dans le service de sandwichs et de café, récoltant bon nombre de sourires sur son passage. Puis, ayant emporté avec lui son violon, c'est dans l'intimité de la chambre de trois pensionnaires qu'il a donné un petit concert, rameutant quelques voisines de chambrée et aide-soignantes. L'une des résidentes, qui savait en jouer dans le temps, lui a emprunté l'instrument et s'est mise à frotter les cordes en fredonnant, assez satisfaite d'elle-même (le côté positif de la diminution de l'ouïe...). Une de ses camarades encore fringante a débarqué et s'est mise à danser tandis que Nathanaël faisait un bis repetita à la demande générale. 

                                Donner et recevoir   Donner et recevoir

     

    Donner et recevoir

    Aussi, c'est avec un regard déjà nostalgique mais le visage rayonnant de bonheur que mon grand m'a dit, tandis que nous quittions les lieux, que ça lui avait fait du bien, que les personnes lui manquaient déjà et qu'il aimerait y retourner. Ce jour là, il a appris que lorsque tu donnes avec ton coeur, tu le reçois au centuple à l'intérieur !

    Du coup, tout cela a fait un envieux : Joshua, qui a demandé à être de la fête lors de la sortie suivante !

    C'est ainsi que nous nous sommes rendus tous les trois cette semaine dans une autre maison que je ne connaissais pas. Un lieu tout aussi modeste mais plus coloré, plus aéré, plus verdoyant aussi. Ici les femmes et les hommes sont répartis dans deux ailes différentes du bâtiment, dans de longues pièces interconnectées offrant une succession de lits médicalisés. Les pensionnaires sont ici plus atteints par la dégénérescence, voire la démence. Les enfants n'étaient pas très à l'aise de prime abord face à ces postures étranges, ces membres parfois tordus, ces visages inexpressifs aux yeux vitreux, aux bouches édentées d'où sortaient des mots que nous ne comprenions pas... Mais il se dégage de cet endroit tellement de chaleur humaine que les enfants se sont débridés. Les mémés les plus conscientes les ont accueillis à bras ouverts, les sourires ont illuminé les visages ridés, les fragiles mains se sont avancées pour chercher le contact, qui est très bien passé. 

    Donner et recevoir

    Tous deux ont pris leur rôle de serveurs très au sérieux en suivant les indications des opérateurs des lieux. Pour leurs bons services, ils ont chacun reçu un petit dessert qu'ils ont savouré avant de repartir en tournée pour saluer et faire un peu d'animation en chantant ou en dansant. 

                           Donner et recevoir   Donner et recevoir

    Donner et recevoir

     

    Tandis que Joshua reccueillait les applaudissements des infirmières enjouées pour sa performance... 

    Donner et recevoir

    ... Nathanaël s'est fait réquisitionner par un malicieux pépé pour lui faire faire un tour de cour, puis deux... puis trois... avant de s'enfuir !

    Donner et recevoir

    Enfin nous avons dit au revoir à nos hôtes, récoltant au passage de nombreux câlins (et quelques bonbons).

                            Donner et recevoir   Donner et recevoir

     

    Donner et recevoir

    Si le bonheur de Monsieur Câlin était encore une fois évident, Joshua m'a également dit qu'il avait eu beaucoup de plaisir à faire cette visite, que c'était une journée parfaite ! 

    Alors... il y en aura d'autres ! biggrin

    Gratitude La valeur du don 


  • Parce que nous recevons régulièrement des étrangers à la maison, j'ai eu il y a quelques temps une discussion avec les enfants au sujet de certains comportements inappropriés que pouvaient avoir parfois les adultes envers les enfants.  Sans les inquiéter, il était néanmoins nécessaire de les informer que TOUS les adultes ne sont pas bienveillants, pour diverses raisons, et qu'il fallait qu'ils sachent dire non et alerter en cas de non respect de leur personne. 

    Puis il y a quelques jours, cette vidéo a circulé sur la toile.

     

    J'ai trouvé là un support intéressant pour relancer le dialogue sur le sujet. 

    La personne qui avait posté cette vidéo écrivait qu'il était important de redire aux enfants de NE PAS PARLER AUX INCONNUS. Ce avec quoi je ne suis pas d'accord puisque nos rencontres et échanges quotidiens avec des inconnus enrichissent énormément nos vies (et que les abus et enlèvements d'enfants ne relèvent pas que des inconnus, loin de là). D'autant plus que, et c'est ce qui m'a de prime abord frappée dans cette vidéo, les mamans elles-mêmes parlent à cet inconnu ! Alors quoi, les mamans peuvent mais pas les enfants ?? Ce point sera d'ailleurs essentiel lors de l'analyse faite ensuite par les enfants. 

    Je leur ai montré la vidéo, en leur disant juste "voilà, le monsieur arrive avec un chiot, il va parler aux enfants. Nous allons voir comment réagissent les enfants et vous me direz après ce que vous auriez fait".

    Dès qu'il voit le premier enfant partir avec l'étranger, Nathanaël se renfrogne et dit aussitôt, choqué, qu'il ne l'aurait pas suivi. Nous poursuivons le visionnage et observons que les trois enfants ont les mêmes réactions. Après quoi je demande aux enfants ce qu'ils auraient fait. Nathanaël confirme qu'il ne serait pas parti sans m'avoir demandé, Joshua affirme qu'il serait parti. Il explicite en disant que s'il m'avait vue avant discuter avec le monsieur, il aurait pensé que j'étais d'accord. 

    Donc nous reprenons étape par étape l'accostage pour voir ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. 

    Si un(e) inconnu(e) vous dit bonjour : Ok, je peux dire bonjour. 

    S'il/elle vous demande si vous aimez les chiots (ou les chat ou les canards ou le chocolat ou les bonbons ou les gâteaux ou les jouets...) : Ok, je peux répondre si j'ai envie.

    MAIS s'il/elle vous demande de le/la suivre (dans la rue, chez lui, dans un magasin, dans une voiture...), NO WAY ! Même s'il/elle dit que papa ou maman est d'accord. 

    Et de redire les conséquences que cette situation peut entrainer.

     

    Clair ? Clair.  

     





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