• Notre première visite culturelle de l'année a eu lieu au LaM, le musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut de la métropole lilloise, pour une exploration guidée de l'exposition temporaire "Chercher l'or du temps". 

    En référence à une citation du chef de file du mouvement surréaliste, André Breton, cette recherche de l'or du temps proposée par le musée entrecroise les œuvres d'artistes reconnus et celles d'autodidactes méconnus, créateurs d'art brut, brouillant ainsi les frontières de l'art, la hiérarchie, les premiers puisant même leur inspiration dans l'aculture et une forme de pureté des seconds. 

    Chercher l'or du temps

    Pour promener nos regards sur cette collection hybride, Aymeric nous guide. Après avoir fait connaissance avec le groupe, présenté un peu l'histoire du musée, il nous interroge en prémices de l'exposition sur ce qu'est pour nous l'art, les formes qu'il peut prendre, les supports utilisés. Puis notre parcours commence, ponctué par l'ouverture de boîtes à trésor. La première contient un pendule, objet ésotérique qui va nous donner une direction et apporter une dimension magique, mystique à ce début de visite qui nous plante face au portrait de La fille de Jaïrus d'Elise Müller (1913). Aymeric nous fait deviner comment le tableau a été composé avant de nous révéler les coulisses de sa création et de nous faire percevoir l'intensité du regard, collé sur nous, de la jeune fille. 

                           Chercher l'or du temps  Chercher l'or du temps

    Dans la salle suivante, nous faisons plus ample connaissance avec Jean Dubuffet, négociant de vin fortuné en quête des racines de l'art, à l'écart des institutions. Père de ce qu'il nomme "l'art brut", ses recherches mènent auprès des créateurs isolés, des marginaux, ceux pour qui l'expression artistique est une véritable nécessité, dans les asiles, dans les prisons.

    Chercher l'or du temps

    Un peu plus loin, une nouvelle boîte s'ouvre sur un pan de bois, que Loïs est invitée à frotter à la mine contre une feuille pour réaliser une empreinte, à l'image des représentations affichées au mur de Max Ernst, issues de son recueil L'Histoire naturelle (1926). L'envie des surréalistes est d'aller vers une forme plus spontanée et libre de l'expression, de se détacher des influences culturelles et de laisser parler davantage l'inconscient. 

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    Nous prenons place ensuite au pied du Palais Idéal de Joseph Ferdinand Cheval. Plusieurs personnes du groupe ont déjà eu l'opportunité de visiter ce lieu emblématique de l'art brut. C'est une pierre qui sort naturellement de la boîte suivante, un trésor qui va permettre à ce facteur de concevoir 33 années durant un monument unique. Nous écoutons avec attention Aymeric nous conter son histoire, que nous découvrirons plus en détail de retour à la maison dans le film L'incroyable histoire du Facteur Cheval

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    Nous faisons un bref coucou à L'âne pourri de Salvador Dali avant de rejoindre la création effrayante d'Auguste Forestier. Jeune fugueur interné à l'hôpital de Saint-Alban en Lozère, ses créations lui permettent quotidiennement de s'échapper autrement. La psychiatrie vit une révolution. La boîte à trésor nous révèle un morceau de semelle de chaussure qui nous invite à observer de plus près les matériaux utilisés dans la conception de cette bête inspirée de celle du Gévaudan. Bois, chambre à air, cuir, courroi... des matériaux bruts du quotidien. Aymeric nous lit ici un poème écrit par Paul Eluard, qui se cacha avec sa femme quelques mois dans cet hôpital, refuge pour les fuyards et les résistants pendant la Seconde guerre mondiale. Il y trouva une source d'écriture. 

    «Trois cents tombeaux réglés de terre nue/ Pour trois cents morts masqués de terre/ Des croix sans nom corps du mystère/ La terre éteinte et l'homme disparu/ Les inconnus sont sortis de prison/  Coiffés d'absence et déchaussés/ N'ayant plus rien à espérer/ Les inconnus sont morts dans la prison / Leur cimetière est un lieu sans raison.»

                             Chercher l'or du temps  Chercher l'or du temps

     

    Chercher l'or du temps

    Nous finissons la visite de l'exposition par un objet issu de la collection d'art brut d'André Breton, un portrait de La Reine Victoria en coquillages dans son jus de tabac d'époque, réalisé par Pascal-Désir Maisonneuve. Cette création caricaturale sera le sujet d'inspiration pour le petit atelier qui s'ensuivit, sous forme de découpage et de collage. 

    Chercher l'or du temps

    Chercher l'or du temps

    Nous avons passé un excellent moment en compagnie de notre guide, doté d'une fantaisie qui nous a permis d'appréhender agréablement une période, des mouvements artistiques, des procédés de création et de mettre des œuvres en relation. Un grand merci à lui ! Nous préparons déjà notre prochaine visite, autour de l'artiste Isamu Noguchi. 

     


  • C'est le cœur chargé d'émotions que nous avons retrouvé les fauteuils des salles de théâtre de manière régulière en 2022, après les aléas de la crise sanitaire. 

    Les sorties dramatiques - 2022  

    Petit tour d'horizon des pièces auxquelles nous avons assistées cette année :

    - Respirer, 12 fois, par la Cie du Creac'h

    Une pièce émouvante dont je vous avais parlé en début d'année ici. 

     

    - Fin de partie, par Les Fous à réAction 

    "Sur le bord du monde, Clov, Hamm, Nagg et Nell – pauvres rescapés de la vie – continuent joyeusement à réinventer le jeu de l’humanité. Et ils résistent. Inexorablement. Pour continuer à exister, ils remplissent le temps des mots qui les émeuvent, les font rire ou pleurer. Ils vaquent à leurs occupations. Le monde s’est effondré mais eux comme si de rien n’était, ils continuent. Peut-être tiennent-ils par une forme d’amitié et de solidarité qui ne se diront jamais ? En tout cas, ils continuent à s’occuper les uns des autres, ils continuent à se faire exister les uns les autres. Cette Fin de Partie est une invitation à se bouger, une ode à ne pas s’arrêter, un appel à exister – l’humanité est résistante – et tant qu’on peut continuer à jouer, ça respire encore."

    La réplique : "Je te quitte" revient encore aujourd'hui dans nos échanges ! Des personnages attachants dans un univers absurde créé par Samuel Beckett, porté par des comédiens dont le talent nous a bluffé.

                            Les sorties dramatiques - 2022  Les sorties dramatiques - 2022

     © Xavier Cantat

    L'établi, par la Cie du Berger

    Théâtre documentaire, d'après le texte de Robert Linhart, écrivain sociologue qui s'immergea à la fin des années 60 comme "établi" dans une usine Citroën de Paris. Il y décrit le travail à la chaîne, les hommes venus d'ailleurs pour un avenir meilleur, la surveillance, la solidarité, la répression, la grève. Un tableau historique prenant dans un décor monumental. 

      

    - Elle, fille d'ogres, par la Cie Agathe dans le vent

    Théâtre de clown et d'objet, un seul en scène décapant, une énergie dingue et une mise en scène originale, parfois très (trop ?) suggestive, pour aborder des sujets délicats tels que la violence familiale, conjugale, l'emprise psychologique, le consentement. Plus adapté aux adultes qu'aux enfants. 

    "Enfant, elle se sent fille de l'ogre du Petit Poucet.
    Ado, Belle au bois dormant fugueuse.
    Adulte, épouse récidiviste de Barbe-Bleue". 

    Les sorties dramatiques - 2022

      

    - Opéra conte, par la Cie Les Anonymes

    Théâtre musical pour un ténor, une soprano et une pianiste, où les contes s'emmêlent avec fantaisie.

     

    - Têtes rondes et têtes pointues, par la Cie L'Aventure

    Les sorties dramatiques - 2022

    "Pour mater la Faucille, une révolte paysanne qui marche sur la capitale de son royaume, un vice-roi donne les pleins pouvoirs à Ibérin. Avec l’aide de ses miliciens, ce leader autoritaire et charismatique va diviser le peuple en deux. D’un côté, les Têtes Rondes, habitants légitimes du royaume, et de l’autre, les Têtes Pointues, les ennemis intérieurs, source de tous les maux…

    Écrit par Bertolt Brecht au moment où Hitler arrive au pouvoir, « Têtes Rondes et Têtes Pointues » est un récit épique qui résonne aujourd’hui avec force, comme une parabole de nos révoltes et de nos divisions."

    - L'Apocalypse selon Günther, par la Cie Protéo

     "Le 6 août 1945, la famille Anderson mange son repas devant la télévision comme chaque jour. Dans ce quotidien elle assiste à l’horreur des images d’Hiroshima suite au largage de la première bombe atomique par les Etats-Unis sur le Japon. Tristesse alors : le repas n’a plus la même saveur ! Des images qui perturbent le déroulement habituel du fameux dimanche après-midi en famille. L’apocalypse selon Günther est le jugement fou d’un monde délirant en proie à l’apocalypse. C’est une recherche inspirée des textes du philosophe Günther Anders pour un théâtre de corps, cruel, étrange et drôle. La pièce revient sur l’histoire du projet Manhattan, le projet industriel le plus criminel de l’Histoire."

    Gros coup de cœur ! Peut-on être innocent et coupable à la fois ?
    Des comédiens extraordinaires pour partager une page sombre de l'Histoire et des questions toujours d'actualité. Rires, frissons et larme à l'œil.
     

    - Clarisse, l'art de perdre, par la Cie Filigrane 111

    Lecture extraite de l'adaptation au théâtre du roman d'Alice Zeniter L'Art de perdre, où trois générations se côtoient, essayent de combler le fossé qui sépare leurs histoires, de la Kabylie prise dans les tourments de la guerre d'indépendance aux HLM de la métropole en passant par ses camps de transit. Un goût de trop peu, envie de voir l'intégralité de la pièce !

    Un échange public-comédiens nous a ensuite replongés dans l'Histoire, avec la présence de ses témoins. 

     

    - La Joie !, par la Cie Protéo

    Résister à la dépression. Un seul en scène qui nous invite, petite carte offerte en support, à changer notre point de vue. Des moments très sérieux, de la poésie et du burlesque. Beaucoup de talent. Et surtout... de la joie !

    "En vulgarisant astucieusement la philosophie de Spinoza et de Montaigne, ce personnage tente avec humour de nous ramener à sa cause. Dans un moment de liberté, il se livre à l’exercice de dévoiler ses plans pour résister à la morbidité du monde qui parfois l’attrape et le dévore."

    Les sorties dramatiques - 2022 

    © Jeanne Cauchy

    Extrait, en clin d'œil à Joshua et son ongle infini : )

    Qui a dit « on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie ! » C 'est ta mère. C'est ton père. C'est ta sœur. Et tout cela, parce ce qu'on refuse de ranger sa chambre, d'aller à l'école, de se couper les ongles... « On ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie ! » Tu vas dire ça à ton enfant ?! Est-ce que nous méritons ça ? Est-ce que nous méritons la castration du désir parce que ce n'est pas le moment pour nous de se couper les ongles ? Est-ce que nous méritons des rêves frustrés parce que ce matin-là, oui, nous n'avions pas envie d'aller à l'école ? Alors évidemment, nous ne sommes plus des enfants, nous. Et les enfants ont besoin qu'on leur dise non pour bien grandir. Alors pourquoi nous les adultes, n'en aurait-on pas besoin pour bien vieillir ? Disons-nous non !"

     

    - Gooaal ! La solitude du gardien de but, par la Cie Empreintes

    Danse en suspension et théâtre dialoguent pour nous conter l'histoire de ce gardien de but que l'histoire a oublié. Un texte intéressant où le football est présenté comme une allégorie de la vie.

    Les sorties dramatiques - 2022

     

    - La Trouée, road-trip ruralpar la Cie Le Compost

    Théâtre documentaire écrit, joué et mis en scène par Cécile Morelle. Cécile s'interroge sur ses origines paysannes et son histoire familiale, aussi a-t-elle décidé de s'immerger en milieu rural et de collecter avec son équipe, pendant 6 mois, les paroles des paysans et paysannes rencontrés, ainsi que celles de sa famille.

    J'ai aimé la fraîcheur, l'énergie et le talent de la comédienne qui endosse tour à tour tous les rôles pour prêter sa voix aux fermières, aux maris, aux pères, grand-père et grand-mère. La pièce est très rythmée, la comédienne est drôle et interagit avec le public. La scénographie et les surprises de la mise en scène qui utilise différents médiums (projection sur tableau, sur la peau de la comédienne, dessin animé, enregistrements sonores...) sollicitent tous les sens !

    Les plus jeunes ont été touchés par le jeu comique de l'actrice dans ses gestes, ses accents, ses mimiques et les interactions puisqu'elle vient dans le public les interroger ; et les adultes se sont aussi amusés tout en voyant le versant sociologique traitant de la place de la femme en milieu rural. 

    Un autre coup de cœur ! 

    - Oui mémé, par le Collectif fluides

    "Le Petit chaperon rouge est comme tous les enfants : l’envie de grandir la chatouille.

    La jeune fille, élevée dans l’interdiction et les disputes, fuit l’ennui dans son imaginaire.

    Elle décide de traverser la forêt pour se réfugier chez Mémé, mais ses rencontres la jetteront peut-être dans la gueule du loup."

    Si l'histoire est connue, le choix artistique est inattendu. On y voit une petite fille très seule, des parents absents et un chœur multifacette pour combler le vide de l'existence de l'enfant. Tantôt ami, tantôt miroir de ses peurs, tantôt loup dévoreur, le chœur évolue, mystérieux et expressif à la fois. J'ai trouvé la mise ne scène intéressante. En revanche le bruit pendant la représentation scolaire était insupportable, ce qui ne nous a pas permis de profiter pleinement de la pièce. Et j'ai trouvé le message dans les échanges qui ont suivi la représentation assez bancal puisqu'il était question d'identification, d'alerter les enfants sur les dangers tout en leur disant que les épreuves rendent plus forts... sauf que le Petit chaperon rouge se fait manger et ne se relève pas... :/

    Les sorties dramatiques - 2022

    © Auriane Perrier

    - La Sextape de Darwin, par la Cie des Mers du Nord

    "Incroyablement baroque, aussi improbable qu’amusant voici le bricolage le plus délirant de l’Evolution. Une heure et demie pour parcourir l’inouïe diversité des comportements sexuels et modes de reproduction et s’étonner de l’étroitesse de notre imaginaire." 

    Une conférencière aux connaissances pointues, des comédien.ne.s qui donnent de leur personne, des costumes splendides dans une fresque documentaire à pleurer de rire ! 

                           Les sorties dramatiques - 2022  Les sorties dramatiques - 2022

    © Bekir Aysan

    Une saison dramatique riche en émotions, qui nous en a mis plein les sens, nous a fait rire et réfléchir sur des thèmes variés. Merci particulièrement au théâtre La Verrière pour sa programmation engagée, sensible et drôle et son accueil chaleureux. 

    Les sorties dramatiques - 2022

    A La Verrière comme à la maison ! ;)

     


  • C'est en Nouvelle-Calédonie qu'a démarré l'aventure théâtrale pour Joshua qui avait alors rejoint pour un atelier hebdomadaire un petit groupe d'enfants guidé par Catherine Dinevan, de la Compagnie Kidams, dont les spectacles nous avaient enthousiasmés. 

    Arrivé à Lille, il a souhaité poursuivre l'exploration de cet univers, aussi l'ai-je inscrit dans l'une des Maisons de quartier de la ville. C'est d'abord la dynamique Amélie qui a emmené le groupe des 9-12 ans par le biais de jeux vers la création complète d'un spectacle : personnages, costumes, scénario, dialogues, mise en scène. Joshua s'y est amusé et fait des amis tout au long de l'année et c'est avec plaisir que nous avions pu assister à la représentation dans la salle Allende de Mons-en-Baroeul en juin 2019. Dans une histoire loufoque autour du thème du cinéma, avec une grande complicité des comédiens, nous avons aimé voir notre Jojo sur scène endosser le rôle "du mec du Cheval de Nietzsche", évoluant dans la lenteur en mangeant des patates crues ! * Référence au film Le cheval de Turin

    1, 2, 3... Impro !

    1, 2, 3... Impro !

    1, 2, 3... Impro !

    Malheureusement pour la joyeuse troupe, Amélie a déménagé à la fin de l'année. Le relais a été passé à Mathis mais Joshua s'y est moins retrouvé... et puis le Covid est arrivé, nous privant d'une restitution. Mathis n'a pas renouvelé son contrat et c'est Ryan, prestidigitateur et improvisateur, qui est apparu. Gros gros succès auprès des enfants ! Joshua a découvert cette année-là le spectacle et le match d'impro, un vrai kiffe pour lui ! L'année a été un peu intermittente du fait des mesures sanitaires prises et l'animateur adulé s'est évaporé au mois de mai sans nous laisser une chance d'assister à une performance scénique...

    Joshua étant déçu mais toujours motivé pour faire du théâtre d'impro à la rentrée 2021, nous avons orienté Clémence, prof d'ateliers pour adultes à la LILA, vers la maison de quartier qui avait un poste vacant. Le Covid et les mesures qui en ont découlé ont malheureusement été responsables de nombreux désistements dans les rangs des jeunes comédiens. Ils n'étaient que 7 cette année, avec peu d'anciens, une ambiance différente qui a moins plu à Joshua. Clémence a néanmoins injecté son énergie dans l'atelier. Mais comme elle n'était pas seule, puisqu'elle portait en elle un petit bébé, elle a donc passé le relai à Yasmine, improvisatrice à la LILA également, qui a assuré son rôle jusqu'à la fin de l'année et proposé un spectacle d'impro début juillet. Le groupe des plus jeunes s'est joint au groupe des ados pour que le nombre de comédiens présents en ce début d'été soit suffisant. Et Joshua qui commençait à perdre sa motivation l'a retrouvée avec le groupe de filles plus âgées. Lors de la représentation, nous avons senti qu'ils étaient dans leur élément, qu'ils s'y amusaient vraiment.

    1, 2, 3... Impro !

    1, 2, 3... Impro !

     

    Comme Joshua vient d'avoir 13 ans, il devrait rejoindre à la rentrée le groupe des ados, toujours en impro, car c'est le type de théâtre qui lui plaît vraiment. 


  • Aujourd'hui nous étions gentiment conviés par le théâtre La Verrière à Lille à une visite privée pour découvrir l'envers du décor. 

    L'envers du décor

    Catherine a accueilli chaleureusement notre groupe constitué d'une vingtaine d'enfants et parents. Elle nous a d'abord présenté l'histoire de ce théâtre lillois, lieu dit "intermédiaire", créé en 1992 dans un bâtiment loué à un privé par la compagnie La découverte, dont Catherine faisait alors partie en tant que comédienne. Ce statut intermédiaire lui permet une certaine liberté dans ses choix artistiques, en ayant toutefois des comptes à rendre aux partenaires soutenant son activité. Le créneau de La Verrière ce sont les compagnies du spectacle vivant de la région mais l'équipe propose aussi en plus des représentations des rencontres, des débats, des ateliers de pratique théâtrale à des publics variés, ce qui en fait un lieu de vie du quartier.

    L'envers du décor

    Après cette brève présentation, Catherine démarre la visite guidée, en commençant par le hall d'entrée où nous nous trouvons, sa fonction, les professions qui y sont présentes : accueil du public, billetterie, réservations, service au bar, ménage. Puis direction les coulisses du théâtre ! Nous voici alors dans le noir, dans le fond de scène, séparés du plateau par les pendrillons, noirs eux aussi. Catherine nous explique alors que les théâtres n'ont pas toujours eu cet aspect, que la "boîte noire" est un phénomène qui date de quelques décennies, la couleur noire au sol, sur les murs, au plafond ayant l'avantage d'être neutre pour accueillir n'importe quel décor mais aussi absorber la lumière des projecteurs sans réflexion et pouvoir ainsi mieux la travailler. 

                          L'envers du décor  L'envers du décor

    Nous passons alors côté spectateurs et rejoignons les 138 fauteuils face au plateau. D'ici nous observons au-dessus de nos têtes le grill technique qui supporte baffles et projecteurs amovibles, installés selon le plan feu. Catherine nous expose alors les différents métiers techniques qui font partie intégrante de la mise en scène d'un spectacle : technicien lumière, créateur lumière, créateur sonore, ingénieur du son, technicien et créateur d'images vidéo, qui vont savoir composer ensemble un univers sous la direction du metteur en scène. Si certaines grosses structures possèdent des éléments complètement automatisés, La Verrière garde encore un côté artisanal. Ainsi, les techniciens grimpent à la tour. La sécurité est évidemment un point primordial, pour le public comme pour les équipes techniques et les artistes. 

    L'envers du décor

    Autre corps de métier : la scénographie. Face à nous sur le plateau sont disposés les éléments de la pièce qui sera jouée le soir-même. Si autrefois le décor consistait en une toile peinte, le scénographe travaille aujourd'hui sur tout l'espace scénique, en collaboration étroite avec les créateurs de lumière et de son. Ici un simple pan de mur en bois et un sol texturé évoquent parfaitement un terrain vague, lieu de vie du protagoniste de la pièce, que nous présente rapidement la comédienne Frédérique Sauvage.

    L'envers du décor

    Nous accédons ensuite aux locaux de stockage, d'abord l'atelier, où autrefois les décors étaient ici même créés, ce qui n'est aujourd'hui plus autorisé. On y fait donc plus que des petites réparations, des bricolages. Les vieux projecteurs y sont aussi remisés, avec leurs gélatines multicolores numérotées. 

                           L'envers du décor  L'envers du décor

                           L'envers du décor  L'envers du décor

    A l'étage, un couloir nous mène aux loges des artistes et à la régie. Face à une brochette de costumes, Catherine évoque quelques métiers devenus rares dans le monde du théâtre : costumier, habilleur, coiffeur, maquilleur, perruquier... que l'on trouve encore à l'opéra mais d'avantage désormais dans le monde du cinéma. 

                           L'envers du décor  L'envers du décor

    L'envers du décor du théâtre ce sont aussi les bureaux et le personnel administratif qui remplissent nombre de dossiers, de déclarations, demandes de subvention, communiquent sur la programmation, élaborent la médiation artistique...

    Après cette visite guidée, nous nous retrouvons dans le hall pour quelques jeux amusants de pratique théâtrale, où adultes et enfants se transforment dans les rires tour à tour en lapins, en ninjas, enfin en chœur pour travailler l'ancrage, l'articulation, l'écoute du groupe. 

                           L'envers du décor  L'envers du décor

     

    Un immense merci à Catherine Gilleron pour son accueil, ses explications passionnantes et ses propositions ludiques. Le théâtre La Verrière est un lieu vraiment amical à la programmation artistique engagée que je ne saurais que trop vous recommander :) 

     


  • Nous sommes allés cette semaine en groupe visiter l'exposition temporaire "Zoom sur l'illustration" à la Ferme d'en Haut à Villeneuve d'Ascq. Cette exposition collective met en valeur les œuvres de cinq artistes de la métropole lilloise : Sonia Poli, Irène Caron, Anaïs Deféver, Roro Mawouane, de son vrai nom Romane Lefevre et Mariecke Offroy, alias Bravo Ginette. 

    Nos deux médiatrices culturelles du jour, Morgane et Maureen (en formation), nous ont accueillis dans la cour de la ferme et ont commencé par présenter ce lieu culturel où certains, comme nous, venaient pour la première fois. Puis nous sommes entrés dans la salle d'exposition où Morgane a réuni les enfants pour tout d'abord leur demander ce qu'était une illustration, où on en trouvait, à quoi cela servait...

    Zoom sur l'illustration

    Puis nous avons rapidement fait le tour de la salle du rez-de-chaussée en autonomie avec comme consigne de repérer la disposition des œuvres et comment l'espace de chaque artiste était délimité (murs et vitrines). Après cela, chaque artiste nous a été présentée, avec son univers, ses couleurs, ses outils : Irène Caron dans la douceur des courbes et des couleurs pastel évoquant des paysages apaisants ; Roro Mawouane et la joie explosive de ses illustrations digitales aux couleurs vives ; Sonia Poli et ses linogravures aux mains qui signent sur un fond bleu intense ; Anaïs Défever, dont les "nanas" rouges traversent l'Histoire portant haut les valeurs de force, d'amour et de liberté ; enfin Marieke Offroy, "Bravo Ginette", avec d'un côté son bestiaire d'hybrides amusants très détaillé et de l'autres ses illustrations acidulées aux motifs gais. Devant chaque espace, les médiatrices à tour de rôle ont questionné les enfants pour qu'ils analysent eux-mêmes les supports, matériaux, couleurs, outils, techniques utilisés et les émotions ressenties, les messages envoyés.

                           Zoom sur l'illustration  Zoom sur l'illustration

    Zoom sur l'illustration  Zoom sur l'illustration

                           Zoom sur l'illustration  Zoom sur l'illustration

    Au second étage, des œuvres supplémentaires étaient exposées et le jeu a été d'essayer de reconnaître quelle artiste avait réalisé quelles œuvres en justifiant les indices qui nous avaient menés sur la piste.

    Zoom sur l'illustration

    Dans un dernier temps, les enfants ont été invités à un atelier créatif, un collage pour les plus jeunes, l'illustration d'une expression de la langue française contenant un animal pour les plus grands, qui ont ensuite pu la faire deviner au reste du groupe : donner sa langue au chat, faire le pied de grue, avoir un oeil de lynx, être une poule mouillée, clouer le bec, prendre le taureau par les cornes... 

                           Zoom sur l'illustration  Zoom sur l'illustration

    Zoom sur l'illustration

    Une très jolie exposition que nous avons tous appréciée, avec une bonne médiation et un groupe agréable. Merci à Fabienne pour l'organisation :)

    Exposition à voir jusqu'au 10 avril 2022.

     





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