• Le musée de l'Hospice Comtesse à Lille accueille actuellement une exposition sur Jef Aérosol, artiste pochoiriste de renommée internationale, Lillois d'adoption. 

    J'ai donc emmené Joshua découvrir son histoire et ses œuvres pendant les vacances d'octobre (ça met de la couleur dans les journées grisounettes de l'automne :). J'ai réservé des places pour la visite guidée du dimanche et c'est avec une toute nouvelle guide, dynamique et enthousiaste, que nous avons traversé le temps et l'exposition. 

    Nous avons pu tout d'abord observer les dessins de jeunesse de l'artiste, assez surréalistes, avant qu'il ne trouve à tâtons son style, sa voie : l'autoportrait, puis le portrait, à la photocopie, au photomaton, puis au pochoir, en couleurs puis en noir et blanc. 

    Jef Aerosol

    Jef Aerosol  

    Un parcours vivant à travers les arts visuels et la musique pop, rock, punk... On y découvre dans une scénographie bien pensée l'atelier de l'artiste, ses boots, sa collection de guitares et de disques vinyles, ses idoles. Mais aussi toute une galerie de portraits d'inconnus, sur des supports variés : mur, carton, bois... Et la fameuse petite flèche, qui guide le regard et signe la création. 

    Jef Aerosol

    Jef Aerosol

     

    Jef Aerosol   Jef Aerosol

    Le bouquet final se trouve dans la chapelle du musée, où côte à côte nous attendent Hitchcock, Gainsbourg, Lennon, Nina Simone, Hendrix et bien d'autres au milieu de jeux de lumière et d'objets d'une époque révolue. 

    Jef Aerosol

    Jef Aerosol

    Suite à cette visite, nous avons regardé le documentaire "L'art et la manière" de Manuela Dalle, réalisé en 2009, afin de faire davantage connaissance avec Jef Aérosol et sa technique de réalisation. Ce qui a donné envie à Joshua de tester la technique du pochoir :) 

    Nous avons aussi découvert un autre versant de l'artiste, celui de musicien, et je vous partage un morceau que j'ai bien aimé. 

     

    L'exposition se poursuit jusqu'au 21 janvier 2024, avec des visites libres ou guidées, des rencontres et des ateliers. 

    Jef Aerosol


  • Jeudi dernier, nous nous sommes immergés dans la culture du "gaming" au Palais des Beaux-Arts de Lille. Le musée ouvre en effet ses portes jusqu'au mois de septembre au 10ème art : le jeu vidéo. Et ce sont deux studios de la région, Ankama et Spiders, qui ont répondu à la proposition de manière originale, bâtissant un pont entre les œuvres du musée, les autres arts, et l'univers du jeu vidéo. 

    Le 10ème art s'invite au musée

    Ainsi, munis d'une carte, nous avons parcouru les 3 étages du musée et ses nombreuses salles pour y déceler les 20 points d'intérêt mis en avant. C'est d'abord par un portail évidemment magique et à travers un tunnel que nous avons basculé dans un autre univers.

    Le 10ème art s'invite au musée

    Puis nous avons étape après étape découvert les différents éléments qui composent un jeu vidéo : le choix du personnage, son croquis, sa sculpture en 3D et son animation, son costume, le choix de ses armes, sa mobilité... Chacun de ces éléments était mis en lien avec un art, une œuvre exposée. 

                           Le 10ème art s'invite au musée  Le 10ème art s'invite au musée

     

                           Le 10ème art s'invite au musée  Le 10ème art s'invite au musée

    Au niveau des plans-reliefs se trouvait la carte d'un jeu, dans la salle des Antiquités un focus sur la création d'un animal chimérique, au Moyen-Age l'élément du coffre mystérieux et du chevalier en armure derrière lequel vient prendre place une création sonore...

    Le 10ème art s'invite au musée

    Le 10ème art s'invite au musée  Le 10ème art s'invite au musée

    Le 10ème art s'invite au musée  Le 10ème art s'invite au musée

    Dans chaque salle c'était un jeu de piste, avec la satisfaction d'y déceler les encarts dédiés au jeu vidéo et d'y apprendre de nouvelles choses. Ainsi sont apparus également les différents métiers de conception d'un jeu mais aussi tout le travail de recherche sur une période historique, sur les paysages, la nature, les animaux, ... qui est fait en amont. 

    J'ai aussi aimé le concept de tableau numérique défilant en boucle et le scénario uchronique d'un jeu vidéo dont on est le héros.

    Au premier étage, Joshua a trouvé son bonheur : la chambre d'ado (presque) parfaite et plus loin un plateau présentant une compétition de E-sport :) 

    Le 10ème art s'invite au musée

     

    Le 10ème art s'invite au musée

    Un décors impressionnant à 180° a conclu notre visite dans la rotonde du rez-de-chaussée. 

    Le 10ème art s'invite au musée

     

    Des rendez-vous thématiques sont organisés par le musée, regardez l'agenda !

     


  • Il y a un an, Joshua prenait une guitare en main et décidait de se mettre à la gratter, pour s'amuser. D'abord seul, avec des tutoriels, il a appris quelques accords et intros de chansons qui lui plaisaient. Puis, pour l'accompagner dans sa lancée, je lui ai proposé de lui trouver un professeur.

    Nous avons d'abord rencontré Quentin, qui habite notre quartier et est venu à la maison pour quelques séances pendant le mois de juin. Joshua a consciencieusement fait les exercices que Quentin lui a donnés et a rapidement réussi à jouer les morceaux proposés. J'ai ensuite cherché un cours collectif mais n'ai pas trouvé, Joshua ayant ciblé la guitare... électrique ! Nous lui avons offert sa première guitare pour son anniversaire et quelques temps après un ampli. J'ai poursuivi mes recherches en direction d'un cours particulier et suis tombée sur une perle : Manu, alias Saë de son nom d'artiste, multi-instrumentiste compositeur, consacrant son temps à la musique et à son enseignement. Funk, groove, rock, soul... ça a tout de suite matché tant sur l'approche pédagogique que l'univers musical. Il nous a accueillis chez lui pour le premier cours et nous avons validé pour l'année ! 

    Joshua a démarré avec le morceau For what it's worth, de Buffalo Springfield, dont il a travaillé les différentes parties. Puis à la maison il a utilisé une pédale pour créer une loop, avec un rythme de base. 

    Depuis le mois de septembre, il prend donc un cours hebdomadaire avec Manu et a touché à différents registres lui ayant permis d'aborder différentes techniques. Au répertoire : My Girl des Temptations, Love me do des Beatles, Burn one down, de Ben Harper, Redemption song de Bob Marley, Wonderwall d'Oasis, Save tonight d'Eagle-Eye Cherry, Imagine de John Lennon, Perfect d'Ed Sheeran... Et parallèlement il explore aussi tout seul des morceaux dont il a envie de jouer simplement l'intro ou davantage : Come as you are de Nirvana, Sweat child o mine des Guns N' Roses, Shape of my heart de Sting, La Seine de M, No surprises de Radiohead, Californication et Can't stop des Red Hot Chili Peppers... Il joue sans partitions et sa mémoire corporelle est excellente !

    Petit medley de morceaux choisis... J'avais pensé faire un quizz aux inspecteurs lors de leur visite annuelle mais on a oublié ! ;)

     Lors d'une après-midi, il s'est essayé au duo avec l'un de ses amis IEFeur musicien, sur Imagine

     

    Constatant qu'il se débrouillait déjà bien, je l'ai invité à participer à un projet collectif qui va enrichir son répertoire de chanson française ;) Je vous narre ça tout bientôt ! 

     


  • Ayant apprécié la visite guidée de l'exposition "Chercher l'or du temps", j'avais réservé avant les vacances de printemps une visite de la nouvelle exposition temporaire du LaM portant sur Isamu Noguchi, artiste designer nippo-américain (1904-1988). 

    L'art contemporain pouvant être assez opaque, nous avons une nouvelle fois bénéficié de l'accompagnement d'Aymeric pour guider le groupe parents-ados constitué.

    Nous démarrons notre visite dans les années 20-30, époque moderne où le jeune artiste, inspiré par le sculpteur roumain Constantin Brâncusi dont il est l'assistant, se détache du figuratif pour aller vers l'abstrait. Face à des sculptures de laiton doré, nous essayons de deviner l'idée qui se cache dans la forme. Derrière elles, des dessins reprenant ces mêmes formes montrent qu'elles en sont l'extension.

    Dans la salle suivante, une série de portraits sur commande reflète par l'utilisation de matériaux variés, souvent bruts, la personnalité du sujet représenté. 

    A quelques pas de là se trouve un autoportrait de l'artiste, sous la forme d'une sculpture de bois, nu, filiforme, tête en bas regardant à travers ses jambes, peut-être pour observer le monde sous un angle différent, pour ensuite le représenter. Quand Isamu Noguchi n'est pas à New York, il voyage. C'est en Chine qu'il est initié à la calligraphie et en tire des lignes en mouvement, que nous observons sur l'un des murs.

      

    Dans cette même salle se trouvent des sculptures ajourées, transpercées de lumière par des fentes telles des écorchures dont l'artiste puise l'inspiration dans l'Histoire. Nous sommes au moment de la Seconde Guerre Mondiale et suite à l'attaque de Pearl Harbor, de nombreux Japonais sont incarcérés aux USA. Isamu Noguchi se rend volontairement en prison et y réalise des ateliers. Face à ses sculptures, un monuments aux morts dédié aux Américains, reprend symboliquement os, hélice, trous d'impact et fils de marionnettes. La salle suivante se rapporte également à ce sujet, avec toutes sortes de mobiles suspendus. 

                             

    Puis nous découvrons une œuvre qui traversé le temps et l'espace : une sculpture de lumière devenue par la suite une lampe populaire, la lampe Akari. 

    Dans le versant design, nous observons sur les murs tout un vocabulaire spécifique et quelques-unes des créations de l'artiste : un tabouret, un siège et même un prototype de voiture (en vidéo). Les  nombreux voyages de l'artiste sont ici répertoriés, montrant les influences qu'il a pu glaner. 

    Isamu Noguchi fait aussi la rencontre du spectacle vivant et notamment de Martha Graham, chorégraphe américaine avec laquelle il travaillera plus de 30 ans sur les décors, les costumes et la scénographie. Une projection d'images fait défiler devant nos yeux différentes créations. Les sculptures deviennent sur scène de véritables partenaires de danse.

                             

     

    Enfin nous achevons notre visite dans la salle des sculptures comme éléments paysagers, destinées aux jardins. Son Jardin de la paix, conçu pour le siège de l'UNESCO à Paris, entremêle éléments traditionnels japonais et avant-gardisme, représentatif du multiculturalisme de l'artiste. 

    Nous n'avons pas tout exploré, la visite guidée permet de parcourir globalement une exposition et de cibler quelques aspects, quelques créations en particulier. A la suite de quoi un atelier créatif est proposé. 

    Ce jour-là, Aymeric avait prévu divers matériaux (bois, carton, papier) et outils (ciseaux, pistolet à colle, perceuse) afin que nous puissions réaliser une création inspirée de cette visite. Les enfants (et certaines mamans) s'en sont donnés à cœur joie ! Les réalisations ont été très différentes, de tailles, de matériaux et de formes variées, comme un étalonnage de la diversité de nos enfants :)

      

                                                          


  • Le Palais des Beaux-Arts de Lille organise des visites guidées hebdomadaires pour le public, nommées "Leçons d'art". Nous nous sommes rendus à l'une d'elles ce jeudi afin d'y apprendre "Comment regarder un tableau". 

    Notre guide avait sélectionné cinq œuvres de différentes époques. En introduction, il a énuméré les quelques outils à disposition de l'historien de l'art pour étudier une œuvre, identifier son auteur et la dater : iconographie, stylistique, "connoisseurship", composition, coloris et apports scientifiques (comme la datation du bois par exemple).

    Leçon d'art

     

    C'est devant le monumental chef d'œuvre de Rubens, La Descente de Croix (vers 1716), que nous avons commencé notre leçon en posant les bases de l'observation. Après nous avoir situé le contexte historique, notre guide a mené dans un premier temps notre regard vers les personnages, les icones, ainsi que certains objets évocateurs au premier plan, permettant d'identifier la scène. Puis nous avons regardé la composition, la grande diagonale qui accompagne la descente et la spirale, le point central où se concentre l'action, l'entremêlement des personnages qui fait que tout se tient ensemble.

    Nous avons ensuite observé les plans, au nombre de deux seulement, contrastés par des coloris vifs au premier plan, neutres en arrière-plan, ainsi que des jeux d'ombre et de lumière, de clair et d'obscur. Nous avons regardé de plus près la carnation des personnages, celle du Christ éteint, livide, ombrée de bleu, à laquelle fait écho celle de Marie sa mère, tandis que contraste la bonne mine de Marie-Madeleine, symbole de rédemption et de vie qui continue après la mort. De ces éléments a pu ressortir le message de l'artiste, sa volonté de montrer l'humanité et la mortalité du Christ.  

     

    Après cette exploration d'une référence de la peinture baroque, nous nous sommes plongés dans le néo-classique face au tableau de David, Bélisaire demandant l'aumône (1781). Notre guide a identifié pour nous le personnage du général byzantin déchu devenu mendiant avant de passer à la composition de l'œuvre, qui se distingue bien de la précédente par son horizontalité, telle un bas-relief, en opposition avec le style rococo de l'époque et sa composition pyramidale. Le format presque carré du tableau est aussi singulier. Ces éléments permettent de distinguer le peintre David. La palette de couleur est ici très limitée. Les colonnades occupent une grande place tandis qu'en arrière-plan on aperçoit un paysage antique idéalisé. Au premier plan l'emphase est mise sur l'expression très marquée des personnages et la rhétorique de la pitié, marques du néoclassicisme. 

    Leçon d'art

    Nous changeons à nouveau de siècle pour rencontrer le tableau Médée (1838) de Delacroix. Notre guide nous remémore le mythe grec évoqué par l'œuvre. Cette fois-ci la composition est pyramidale, le mouvement au service de la tension et du drame qui se prépare. La palette est restreinte et joue sur les contrastes entre la grotte, sombre, et le teint de porcelaine de Médée. La lumière qui inonde son corps à l'exception de son front, symbole de la raison, montre la folie qui l'empare. L'environnement sauvage, naturel contraste également avec l'étoffe et le poignard qu'elle porte. Une œuvre à succès du courant romantique.

    Leçon d'art

    Parmi des chants d'oiseaux, une nouvelle salle nous présente un paysage de Corot, Idylle ou cache-cache, bacchanale peinte en 1859. Notre guide nous présente le courant de paysagistes de "l'Ecole de Barbizon" et leur lieu de prédilection pour peindre la nature : la forêt de Fontainebleau. L'invention du tube de gouache est une autre des révolutions du XIXème siècle pour les artistes, qui peuvent désormais peindre en extérieur, au plus près de leur sujet. Ici nous observons que la forêt occupe les 2/3 de la composition et que la place des personnages, des nymphes, est anecdotique. La hauteur des arbres accentue la verticalité. Les coloris sont doux et la peinture déposée par touches, conférant à la nature une atmosphère vaporeuse, une ambiance onirique recherchée par le peintre. 

     

    Nous terminons notre leçon d'art dans une galerie du XXème siècle, face à une œuvre de Poliakoff nommée simplement Composition (1954). Inspiré par les travaux de Sonia Delaunay, Serge Poliakoff s'éloigne rapidement de l'art figuratif pour plonger dans l'abstrait. Ce tableau est composé de masses colorées qui ne sont pas des motifs géométriques mais des motifs organiques, vivants, expression spontanée de l'auteur, reflet de son état intérieur. Les couleurs sont pures, peu nombreuses, mats, appliquées à la brosse ou à la truelle, pas complètement opaques, sans vernis. Les formes s'enchaînent, redondantes et uniques à la fois. On est ici dans une négation totale du réel, sans dessin sous-jacent, dans une pulsion créatrice.

    Leçon d'art

    Notre parcours artistique à travers trois siècles et cinq œuvres contrastées se conclut là après une heure de visite. Nous repartons avec de nouveaux outils d'observation et de compréhension. 

     

    Nous avons aussi profité d'être au Palais des Beaux-Arts pour aller chatouiller quelques sculptures de l'exposition temporaire "Prière de toucher". Les yeux bandés, j'ai guidé Joshua vers des reproductions de sculptures qu'il a découvertes par le sens du toucher uniquement, essayant de déduire la matière et le sujet exploré. Voltaire, l'air espiègle, a semblé s'amuser de cette exploration ! Puis nous avons inversé les rôles et mes doigts se sont retrouvés engloutis par une bouche ! Une expérience ludique appréciée, l'art autrement. 

    Leçon d'art

    Leçon d'art

     

     





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