Ce mois de juin se déroulaient à Singapour les SEA Games (pas des jeux dans l'eau, mais les South East Asian Games), pour leur 28ème édition. 

Créés en 1959 et se tenant tous les deux ans, ces jeux rassemblent des participants représentant 11 pays de la zone, se mesurant les uns aux autres dans une trentaine de disciplines variées : athlétisme, waterpolo, bowling, football, billard, golf...  

A l'initiative d'une famille de homeschoolers, nous avons formé un groupe et obtenu des places dans les tribunes du flambant neuf stade national. Arborant fièrement le rouge singapourien pour soutenir les athlètes et la nation, le groupe s'est installé dans les gradins au niveau de la ligne d'arrivée des différentes courses de l'après-midi. Car au programme de ce jeudi, l'athlétisme était à l'honneur. Nous avons pu ainsi y voir du lancer de disque, du saut en hauteur, du saut à la perche, du saut en longueur, et des courses (400m, 10000m, relais, haies). 

Malgré nos encouragements, nous n'avons malheureusement pas porté chance aux athlètes singapouriens. Mais tout le monde s'est montré fair-play et les athlètes, quelles que soient les nationalités, ont été applaudis (manquaient quand même les cris). Les Indonésiens et les Thailandais sont particulièrement sortis du lot. 

Les enfants se sont montrés très enthousiastes et captivés pendant la sortie, Nathanaël particulièrement patriotique à scander SIN-GA-POUR à tue-tête ! (il a mis l'ambiance). Cela leur à fait découvrir un pannel de sports et donné une petite idée de ce à quoi peuvent ressembler les Jeux Olympiques, auxquels participent actuellement dans notre salon-bibliothèque Astérix et Obélix  Ca a été également l'occasion de découvrir les drapeaux et les hymnes des pays voisins.

Les connaissez-vous ?

Et évidemment, comme après chaque découverte, il a fallu se mettre à l'épreuve, d'abord en extérieur, puis à travers la maison (vous imaginez bien que j'ai mis un veto sur le lancer de disque...)

Grimper partout est une seconde nature chez Nathanaël. Aussi, quand nous habitions à Budapest, nous l'avions inscrit à des cours d'escalade en salle. Mais ce n'était pas ce qu'il recherchait et il n'a rapidement plus eu le goût d'y aller, il n'y prenait pas de plaisir. Alors nous sommes passés à d'autres activités et il a parallèlement continué à grimper dès qu'il en avait la possibilité (arbres, rochers, rambardes, murets, canapé, étagères,...) bientôt rejoint par son petit frère. 

Il y a quelques mois, des amis homeschoolers nous ont parlé de cette activité sportive appelée Parkour que les enfants adoraient. Parkour ? Mais qu'est-ce que c'est-y-donc ?? Vous ne connaissez pas ? Pourtant, c'est français !!

Cool, hein ? 

Voilà, donc Parkour, c'est du déplacement urbain efficace : quand tu as une mémé qui te bloque la route, hop là, un double salto vrillé au-dessus de sa tête et te voilà de l'autre côté. L'ascenceur de ton immeuble est en panne ? Pas de souci, tu passes par le balcon et tu remonteras les croissants au voisin par la gouttière. 

Les enfants ont tout de suite accroché, c'était exactement ce qu'ils recherchaient !

A leur niveau il n'y a évidemment rien de spectaculaire et il s'agit surtout de découvrir son corps, de sentir le rôle de ses muscles et articulations pour se déplacer avec fluidité. C'est découvrir ses limites, les repousser sans pour autant se mettre en danger. Le rythme et les possibilités de chacun sont respectés, ce n'est pas compétitif mais émulant. On observe, on écoute, on s'écoute. Les cours en petits groupes se déroulent à la sortie des stations de métro, où la moindre marche, le moindre poteau, est propice à l'exercice, qu'il pleuve ou qu'il fasse beau.

Le fondateur de l'activité à Singapour, Derrick, est un passionné qui transmet son plaisir et son énergie aux apprentis monkey-dragons avec bienveillance. Joshua, qui est le plus jeune, bénéficie d'une attention particulière et la frustration du début a fait place à la détermination. Il fait de son mieux, tombe parfois mais se relève et y retourne. Je suis vraiment impressionnée par la confiance en eux que cette pratique (une à deux fois par semaine) a développé chez eux en un mois de temps !

Une bonne séance se termine toujours par un selfie 

 Happy@Superflymonkeydragons !

Pour un enfant qui craint la hauteur et la vitesse depuis tout petit, aller faire de l'accrobranche était un beau défi ! Pourtant, Nathanaël était lui-même demandeur de cette activité. Nous avons attendu que Joshua ait pris quelques centimètres de plus afin qu'il puisse se joindre à son grand frère et leur copain Arthur, puis nous nous sommes rendus sur le parcours des Kids. 

Tous trois étaient bien excités et confiants au moment d'enfiler casques et harnais et c'est Arthur, habitué du parcours, qui est passé devant, suivi de Nathanaël et enfin de Joshua. Par chance, il n'y avait pas beaucoup de monde à ce moment-là, et les petits singes ont pu y aller à leur rythme.

Si au départ la hauteur n'a pas semblé être un problème, ce sont les planches mouvantes qui ont rapidement bloqué Nathanaël. Son ami a réussi à grands renforts d'encouragements à lui faire franchir un obstacle mais sa peur l'a rattrapé à l'étape suivante. Dans ce type de situation, Nathanaël se fige, pleure et est incapable de se raisonner. Quelques mètres plus bas, j'ai tenté de le rassurer en lui disant que tout était fait pour qu'il soit en sécurité, que ça pouvait faire peur mais qu'il n'y avait pas de danger et qu'il était capable d'y arriver. Mais non, bloqué. Un employé du site est venu à sa hauteur le rassurer également, lui dire où poser ses pieds, où accrocher ses mains, sans jamais le toucher ni le porter, ce qui a permis à Nathanaël de surmonter l'obstacle lui-même et prendre confiance. C'est tout de même à petits pas qu'il a continué à avancer, qu'il a de nouveau été bloqué à l'étape finale et qu'il a refusé de finir par la tyrolienne. Il a toutefois observé les autres enfants s'élancer avec joie au-dessus du vide et après quelques minutes, tandis qu'Arthur et Joshua était repartis pour un second tour de piste à toute allure, il a décidé d'y retourner également. Chemin faisant, la satisfaction du dépassement de soi et de la réussite s'est affichée sur son visage. Il s'est même dit en milieu de parcours "Je crois que je vais essayer la tyrolienne !". Et c'est avec plaisir et l'envie de recommencer qu'il a terminé son tour. 

Depuis, il réclame tous les deux jours d'y retourner ! 

Voilà une activité qui a été bénéfique pour chacun de nos enfants. Elle a montré à Nathanaël qu'il pouvait réussir à surmonter sa peur et réaliser des choses qu'il pensait impossibles. Elle a aussi montré que nous avons chacun nos forces et nos faiblesses et que si Nathanaël est en terrain conquis en langage par exemple, Joshua est plus habile sur le plan moteur. Cela a revalorisé ce dernier qui en avait à ce moment besoin.

Merci Aurélie pour la chouette sortie ! 

Cela faisait un petit moment que nous n'avions pas sorti les vélos, la cité-Etat n'étant pas très bike-friendly. 

Mais ce week-end, les enfants ont réclamé d'aller faire du vélo sur East Coast, où l'on trouve une longue piste cyclable. Joshua se voyait déjà se prélassant à l'arrière de celui de Papa tandis que ledit Papa s'échinerait à traîner son poids + 16 kilos de Jojo. 

Mais le temps ne s'y prêtant pas aujourd'hui, Papa a commencé par regonfler les pneus des vélos et a proposé d'aller se dégourdir les pattes et les roues dans l'impasse au bout de la rue. Petits grognements, mais voilà le trio parti. Rapidement, Joshua se lasse d'être toujours à la traîne par rapport à son grand frère qui fonce comme un bolide. Forcément, avec des roulettes, ça lambine plus... Alors Papa propose à Joshua de dévisser les petits roues et de tenter l'aventure. Essai peu concluant, Joshua n'est pas rassuré même quand son papa le tient à l'arrière. Même test avec le vélo de Nathanaël. Papa retourne donc s'asseoir avec Nathanaël sur le banc des supporters et c'est Joshua qui va prendre son apprentissage en main, mué par l'envie d'y arriver. 

Ainsi, sur son vélo, selle basse, sans petites roues, il va d'abord faire quelques allers-retours en mode draisienne afin de trouver son équilibre. Puis prenant confiance et constatant qu'il manque d'élan, il va décider de lui-même d'aller se poster en haut d'une pente et de se laisser descendre à plusieurs reprises. Enfin, une fois l'équilibre trouvé, ses pieds vont venir trouver les pédales et... Ca y est Jojo est lancé !!! 

Son grand frère bondit de joie et le poursuit en l'acclamant tandis que son papa le suit de son regard, fier et bien content. Heureux comme tout, Joshua va dans la foulée poursuivre ses essais jusqu'à savoir démarrer sans élan et freiner. 

Alors demain, si le temps le permet, il parcourra la grande piste à la force de ses mollets pour la première fois. 

Autour de chez nous, il n'y a aucune aire de jeu pour les enfants, pas l'ombre d'un toboggan, pas un grincement lancinant de balançoire. Nada ! Par contre nous avons un skatepark. 

C'est Joshua qui en a eu l'envie le premier mais c'est Nathanaël qui s'est finalement lancé, après nous avoir harcelés pendant 3 mois pour avoir sa planche à roulettes.

Voilà donc un peu plus d'un mois que nous avons cédé à son envie et que nous nous rendons quasi quotidiennement dans cet espace de vie métissé aux murs caméléons qui s'anime particulièrement à la fin du jour. Quelques enfants, de nombreux adolescents et jeunes adultes s'y retrouvent pour tester leurs figures en skate, rollers, vélo ou trottinette.

Tandis que Joshua trottine joyeusement en zigzaguant, offrant à nos yeux de spectateurs des figures de cirque ou des descentes de pente à toute allure, Nathanaël se concentre pour trouver son équilibre. Un pied, puis l'autre, à sa manière de gaucher, et le voilà lancé ! 

Après environ 2 semaines de pratique intensive et de grosse trouille, il faut bien le dire, Nathanaël a rassemblé tout son courage pour se lancer du haut de sa première rampe !

Depuis, il s'entraîne à la monter, à tourner, à sauter, ce qui prend un peu plus de temps et titille sa patience. Mais il n'hésite pas à demander conseil aux plus experts (parce que perso, je ne peux pas poser mes deux pieds dessus) et des rencontres inattendues se produisent, de bons moments de copinage qui se terminent en fontaine de sueur.