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    Lecture à 3 voix

     

    Je ne vous présente pas Yakari et son fougueux mustang, Petit Tonnerre !

     

    Depuis que Calvin est au placard (oui, chez nous c'est le sort des enfants pas sages !), Yakari est apparu dans notre vie. Ce petit Indien qui a la faculté de communiquer avec tous les animaux nous emmène dans ses aventures qu'ours, castors, aigle ou nanabozo viennent pimenter.

     

    Ici encore, dans les bulles, les caractères sont en majuscules, ce que Nathanaël lit plus facilement. Avec un entraînement (et un plaisir) à la lecture quotidien, le débit s'accélère. Les nombreuses images de la BD participent aussi à la compréhension et de fait à la fluidité de la lecture.

     

    Lorsque nous avions commencé la lecture à deux voix, Nathanaël ne lisait que le titre des chapitres de La cabane magique ; puis une phrase dans le chapitre ; puis un paragraphe ; puis une page entière ! Il poursuit parfois seul la lecture, à voix haute ou basse lorsque je souhaite arrêter.

    Avec Yakari, nous lisons chacun une page, à tour de rôle, et je décide de faire une pause (c'est quand même plus de 30 pages !) quand je sens que son déchiffrage faiblit. Et nous avons ajouté à notre duo une troisième voix : celle de Joshua, qui est ravi de pouvoir participer activement. A lui la lecture des ZZZZZZzzzzz, Rrrrroooooo, Bbrrrrr qui ponctuent allègrement ce genre de récit !

     

     

     


  • Comprendre une notice d'instruction de jeu de construction relève bien de  la lecture. Jusque-là peu intéressé par l'empilage et le montage freestyle de petits blocs multicolores, Nathanaël se lance avec plaisir (enfin, quand une pièce n'a pas fugué sous le canapé...) dans la construction en suivant pas à pas les étapes illustrées dans le manuel fourni. Il a reçu de son grand-père une boîte permettant, en réutilisant les mêmes pièces, de réaliser trois modèles de voiture (selon l'humeur, il est plutôt sportive ou limo).

    Cela demande en préambule, et pour se faciliter par la suite le montage, un peu de préparation. J'ai proposé à Nathanaël de disposer ses pièces en tas  triés par couleur avant de démarrer, ce qu'il a trouvé judicieux.

    Ensuite, voici comment le manuel se présente :

    Les pièces nécessaires et leur nombre sont représentés dans un encart, l'assemblage est détaillé et une flèche indique l'emplacement où fixer. Ainsi les étapes se succèdent jusqu'à obtenir l'objet finalisé et pouvoir crâner.

                                

    Joshua quant à lui est assez créatif sans suivre de modèle, il se fabrique des minis "vaisseaux pokémon" (il n'a aucune idée de ce qu'est un pokémon mais il aime bien le mot !) et il peut aider son grand frère dans la recherche de pièces avec ses yeux de lynx.

      

    Dans peu de temps le montage de l'armoire suédoise BORGSJÖ (avec tiroirs et portes vitrées) n'aura plus aucun secret pour eux !

      

      


  • Cela faisait des mois que je me demandais quel support allait être le déclic, le déclencheur de l'envie de lire pour Nathanaël.

    Il aime les livres, vraiment beaucoup. Mais il veut se les faire lire. Il connaît presque toutes les correspondances phonème-graphème, mais c'est trop d'efforts pour lui, ça ne l'amuse pas. C'est facile pour nous, c'est pas juste... puisqu'on sait lire !!!

    Nous avons rencontré une petite fille de son âge à la médiathèque qui lui a lu une BD d'Astérix d'une façon remarquable. Je me suis dit que peut-être, avec l'émulation... La petite fille lui a dit que ça lui avait pris du temps, tous les jours, que ce n'était pas facile.

    Il a consenti à lire quelques mots par-ci par-là... pour me faire plaisir... puis lire les titres des chapitres de La Cabane magique, la nouvelle série passionnante du moment (dont je vous parlerai dans un prochain article), pour s'entrainer un peu, parce que la lecture, comme l'apprentissage d'une langue étrangère, c'est une gymnastique qui se pratique.

    J'ai composé des petits textes simples pour raconter sa journée mais l'intérêt est vite passé (c'est vrai, quoi, on la connaît notre journée, à qui bon la lire !!).

    L'une de nos baby-sitters chérie, Lila, partie à l'étranger pour plusieurs mois, nous a envoyé de ses nouvelles par mail. J'ai agrandi la police et nous avons lu à deux voix le message, mais pfiou, malgré les aventures palpitantes, pas facile !

    Mmmm... Il fallait que cela ait du sens, que ce ne soit pas trop long ET que ça vienne de lui. J'ai laché prise. 

    Et voilà que la semaine dernière, il me demande de lui lire Calvin et Hobbes. Ben oui, si Papa et Maman aiment autant lire ces livres, c'est que c'est sûrement intéressant. Argh ! Une BD, pas terrible à lire à voix haute. Astérix encore, y a une histoire, mais Calvin, tout n'est pas à la portée d'un enfant de 6 ans (bien que le protagoniste ait ce même âge). Alors non. Mais c'était compter sans les talents de négociateur de Nathanaël ! Et là, il était vraiment motivé. "Mais si Maman, tu me lis et moi je lis quelques mots !". Non. C'est moi qui fais le plus d'efforts là-dedans, ça ne me dit rien. "Bon... alors moi je lis une vignette et toi une autre." Comment refuser devant autant d'envie ?? Adjugé !

    Voilà comment, depuis une semaine, chaque jour matin, après-midi et soir, Nathanaël réclame de lire ! Et quel plaisir il y prend : "Maman, maintenant j'adoooore lire !!!". Il faut dire que son manuel de lecture présente des textes courts, en lettres capitales, avec un nombre d'illustrations bien au-dessus de la moyenne. Un tigre, des dinosaures, des bonhommes de neige, des vaisseaux spaciaux, des cartons pour voyager dans le temps... il ne manquerait plus que des cétacés pour en faire l'illustration parfaite de toutes les passions de Nathanaël !!! 

    Pour autant, il ne devine pas les mots, il les lit vraiment, syllabiquement. Avec l'entrainement, il reconnaît même globalement certains mots à l'orthographe torturée (ce qui fait partie de la richesse du patrimoine français, cocorico !) et les graphèmes complexes commencent à être assimilés. Son débit est encore lent mais de plus en plus rapide. Il faut dire que les phrases sont entrecoupées de fous-rires contagieux !

    Joshua lui aussi suit assidûment les progrès de son grand frère, écoute attentivement et attend patiemment le dénouement. Qui sait comment lui apprendra à lire ? Il m'a d'ailleurs du coup aussi demandé de lui apprendre avec mon doigt (magique) sur les pages...

    J'adoooore lire !

    A présent, c'est moi qui dois dire "Stop, on arrête de lire !" Et Nathanaël de me répondre "Mais pourquoi Maman, c'est pourtant moi qui fais le plus d'efforts !? "

      


  • Encore de la cuisine ? Ben oui ! C'est que ce matin, Nathanaël, en préparant la table du ptit dèj m'avait sorti un bocal d'abricots devant lequel il bave depuis des semaines et que je gardais pour faire un gâteau. Un gâteau ? Qu'à cela ne tienne ! Et le voilà qui commence à improviser, alors que je ne suis même pas encore levée, une recette, avec comme premier élément, du sucre évidemment ! Bien consciencieusement il avait déjà pesé sur la balance 100 g de son ingrédient préféré (en plus il avait pris du sucre glace)... quand je l'ai arrêté !

    Je lui ai dit que bien que 100 g de sucre soit une bonne valeur, il valait mieux d'abord trouver une recette sur internet (ai-je brisé les prémices d'une talentueuse carrière de chef ??). J'ai donc trouvé après le petit déjeuner apricot-free, une recette simple de clafoutis aux abricots. Et là, je me suis dit  :"tiens, il est tellement motivé, si je tentais le coup de la lecture utile ?". J'ai copié la recette, agrandi la police et imprimé le document. Au début, ma proposition ne l'a pas enchanté. Mais en y regardant de plus près, bien calé sur la canapé, il a aimé que je lui explique la structure d'une recette et a été très content de lui en constatant qu'il était capable de lire seul toute la liste des ingrédients nécessaires, sans compter la joie de découvrir ce qu'il allait se mettre dans le ventre ! Puis nous avons lu ensemble la partie "préparation", j'ai lu le plus gros du texte et lui ai désigné ponctuellement dans chaque étape un mot ou un groupe de mots à lire.

    Écriture chiffrée ou lettrée, la recette de cuisine est un type d'écrit intéressant et motivant... surtout pour les gourmands !

                                 De la lecture qui se mange  De la lecture qui se mange


  • C'est en collant les étiquettes-mots sur les emballages de son magasin que Nathanaël a établi la connexion : " Tiens, biscuit ça commence comme biscotte !". Alors j'en ai profité pour lui montrer que beaucoup de mots contenaient les mêmes phonèmes et les mêmes graphèmes. J'ai repris ma fameuse pile d'images et nous avons cherché à reconnaître certaines syllabes dans un groupe constitué. Joshua n'était pas en reste et faisait de son mieux avec entrain malgré les erreurs. Par exemple :  le son "ka" de carotte s'est fait attraper dans carafe, carine, escalier et médicament ; le son "ri" de l'otarie, dans cerise, rideau, riz, souris et haricot.

    Puis, Nathanaël a continué seul à faire ses rapprochements et à nous en faire part (à table, comme bien souvent !). Ainsi, le "on" d'avion se retrouvait aussi dans dragon, ballon et melon et Joshua est venu ajouter le cochon à la liste.

    J'ai proposé à Nathanaël le jeu de lecture suivant pour associer le graphème au phonème : j'ai écrit des mots au tableau et il a dû retrouver et coller à côté de chacun d'eux l'image correspondante. Il a beaucoup aimé ce "travail" et cela lui a donné une nouvelle occasion de me voir écrire à la main.

    Discrimination auditive

     

     





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