• Qui n'a pas encore reçu son petit message de Joshua ??

    Vous avez un message

    C'est la grosse envie du moment, qui revient quotidiennement. "Je veux envoyer un message à quelqu'un !". Amis, famille, amis d'amis, papa d'amis... tout le monde y passe !

    Une occasion pour ses petits doigts encore potelés de découvrir le clavier de l'ordinateur, comme Nathanaël en son temps, de s'émerveiller devant les lettres ou signes de ponctuation qui apparaissent (le Z et le point d'exclamation étant les chouchoux du moment !) et de gagner également en compétences informatiques, chaque fois la fonction d'une nouvelle touche étant intégrée. L'envie et les découvertes viennent spontanément de lui, je supervise, réponds à ses questions et veille au clic d'envoi final.

      

    Sur ce : vmMZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz

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    Cartes postales

    "Bonjour mamie et pépé,

    je passe de bonnes vacances. J'ai vu des bateaux et des mouettes. Bisous. Nathanaël"

      

     Et oui, ça y est, notre grand garçon a pu pour la première fois rédiger de sa main des cartes postales ! Au total huit (édition limitée et collector !) dont il a essayé chaque fois de varier le contenu.

    J'ai commencé par lui tracer des lignes à la règle et c'est de lui-même qu'il s'est décidé à écrire majoritairement en lettres minuscules (scriptes), au stylo, et essentiellement de la main gauche (il passe à la droite quand la gauche fatigue mais y revient vite). Comme il ne faisait pas de brouillon avant, je lui demandais de me dire et de m'épeler chaque mot qu'il écrivait. Parfois il s'emballait, et confiant y allait avant de me faire valider. Parfois c'était parfait, quelques fois ça péchait... Mais il y a pris beaucoup de plaisir, je n'ai jamais eu à le forcer, juste à lui proposer.

    Voilà un rituel que j'appréciais particulièrement enfant, définitivement associé au temps des vacances, et qui fait  encore aujourd'hui le bonheur de mes grands-mères. Un écrit qui a du sens et de la valeur, en plus de faire progresser (car Nathanaël sait écrire son interminable prénom à présent !).

      

     

      

     


  • Plus nous avançons dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, plus je redécouvre à quel point notre belle langue est aussi très complexe ! Et je réalise aussi la chance que nous avons de l'apprendre enfant finalement, par rapport aux étrangers pour lesquels ce doit être une véritable torture cérébrale (quel mérite !).

    Selon le Bescherelle, notre langue possède 16 voyelles, 18 consomnes et 3 semi-consomnes. Déjà toute une palette de sonorités ! Mais même une fois le langage oral maîtrisé, on ne va pas nous laisser nous en sortir comme ça avec le langage écrit ! Car les lettres aiment la compagnie, elles se combinent, se chapeautent et c'est ainsi qu'un même phonème peut avoir plusieurs graphèmes. Le son [o] par exemple peut s'écrire avec les lettres o, ho, ô, au, eau, plus la multitude de "lettres qui dorment" que l'on peut greffer à la queue. Le son é n'est pas mal non plus et s'écrit tour à tour é, ée, er, ez, ed, hé ! (et à ne pas confondre avec le è, qui plus est...)

    Il n'y a pas de secret, c'est un apprentissage, de la pratique,  de la répétition, de la réflexion aussi (comprendre pourquoi cela s'écrit comme ça quand c'est possible, ça peut aider à la mémorisation).

    A présent que la graphie des phonèmes simples est mémorisée, j'ai oté les lettres déguisées de Nathanaël (efficaces !) et les ai rangées dans son classeur. Ce système visuel ayant bien fonctionné, j'ai décidé d'oeuvrer de la même façon pour les phonèmes à la graphie plus complexe. C'est ainsi que, toujours en suivant les intérêts du premier intéressé, lorsqu'un mot nouveau contenant une graphie complexe m'est demandé, je le lui écris. Puis nous cherchons d'autres mots qui produisent le même son, je les écris également au tableau, Nathanaël repère le graphème-cible, l'entoure. Puis ensemble nous choisissons un mot-référence, Nathanaël en fait l'illustration et nous l'affichons dans sa chambre. Ainsi, les fois suivantes, quand il veut écrire un mot contenant par exemple le son "on", il n'a qu'à jeter un oeil sur son mur et trouver par lui-même. Et il commence à avoir ce réflexe ! :)

    La langue de Molière, quelle galère !!! La langue de Molière, quelle galère !!!

    A ce stade donc, son écriture est encore très "phonétique" mais au moins déjà lisible, ce qui est super valorisant pour lui. Je lui fais remarquer ses erreurs, les lui explique et lui demande par-ci par-là de se corriger, mais pas systématiquement pour ne pas le décourager.

    Et petit à petit, les règles d'orthographe de la langue de Molière se mettent en place...

     

     


  • Après des débuts timides, la machine à écrire Nathanaël est lancée ! Et pas besoin de le stimuler, c'est de lui-même, chaque jour, que lui prend l'envie d'écrire dans des intentions et sur des supports variés.

    Il y a eu d'abord un petit mot glissé sur une carte postale envoyée à un membre de la famille. Puis les "dessins-cadeaux" légendés, pour les anniversaires notamment ou pour le plaisir d'offrir la fourmi Moumbala qui fait guiliguili à tonton Grégoire. :)

    Nathanaël a ensuite initié le jeu du facteur. Joshua a revêtu le rôle du transporteur pour nous livrer tour à tour le courrier. Les mots étaient lisibles mais n'avaient pas de sens, cela l'amusait, simplement.

    Puis me voyant écrire des mails, il a voulu joindre son petit mot à mon message. C'est ainsi que Marion a reçu un joyeux charabia auquel elle a répondu sur le même ton... ce qui a paru incohérent à Nathanaël, puisque Marion, elle est grande, elle sait écrire de vrais mots ! Du coup, lui aussi a voulu écrire de vrais mots. Premier destinataire : Papa. Au début chaque garçon s'est contenté d'un mot (je tapais avec le petit index de Joshua). Exemple d'échange : otarie => orang-outan, au zoo ! => à l'entrepôt ! Puis Nathanaël a voulu avoir un VRAI échange sensé avec son papa : Est-ce que ça va ? Est-ce que les colis sont bien arrivés ? Et son papa a joué le jeu.

    A présent, Nathanaël écrit pour tout, sur son tableau, sur un papier : pour nous laisser un petit message le soir sur notre lit, pour interdire à son frère l'accès à la chambre, et les petits bouts de papier sont collés sur des bouteilles, des cartons, des jouets... pour désigner des choses précises illuminées par les idées du moment. Dernière création : un livre documentaire sur les baleines pour son petit frère.

    Les occasions d'écrire Les occasions d'écrire

    Les occasions d'écrire Les occasions d'écrire


     


  • Je me demandais si le déclic, l'envie d'écrire viendrait à Nathanaël comme l'envie de lire lui est venue. Car si les livres et les écrits sont présents dans notre quotidien, qu'en est-il de l'écriture manuscrite ? Le désir d'apprendre vient de ce que l'enfant voit, par mimétisme, par le besoin ou l'envie de faire comme les grands. Mais quelle occasion aujourd'hui avons-nous d'écrire à la main, avec un stylo ? (Je vous invite d'ailleurs à consulter le lien suivant , qui relate l'évolution de l'écriture manuscrite et de son utilisation :

     http://j.poitou.free.fr/pro/html/ltn/manus-a.html )

    Et bien j'ai eu la réponse à ma question lorsque Nathanaël est arrivé il y a plusieurs mois en me demandant un agenda pour écrire comme moi. Ah oui, en effet, je fais partie de ces gens qui n'inscrivent pas tout sur leur ordinateur ou leur I-truc ou Smart-bidule. J'ai un bel agenda papier dont la couverture cartonnée est l'oeuvre d'une artiste hongroise et sur lequel je trouve le moyen de griffonner quelque chose chaque jour (en plus de mes petits bouts de papier pour mes "To do list" ponctuelles).

    C'est ainsi que Nathanaël a récupéré un agenda basique laissé par sa grand-mère et dont on ne savait à vrai dire quoi faire. Il a commencé à vouloir "écrire" dedans, c'est-à-dire qu'il a tracé une chaîne de montagnes... Je lui ai donc dit que c'était problématique pour relire et comprendre ce qu'il écrivait, qu'il fallait pour vraiment écrire et que l'on puisse le comprendre, écrire avec de vraies lettres, de vrais mots. Il a donc commencé à écrire quelques lettres pêle-mêle, mais sans conviction. 

    Il a aussi découvert la partie "Répertoire" de l'agenda et a aussitôt voulu y inscrire les numéros de téléphone de la famille et des amis pour ne pas les oublier et pouvoir les composer ensuite. Il m'a demandé de lui énumérer quelques numéros et a consciencieusement tracé les chiffres les uns après les autres.

    Et puis c'en est resté là.

    Plus tard, l'envie d'apprendre à lire est arrivée. Dans l'article "Début de combinatoire", vous avez pu voir que notre apprenti lecteur commençait à composer des mots avec des étiquettes-lettres. Dans le même registre farfelu que son frère, notre petit Joshua, qui suit tous les apprentissages de son aîné avec grand intérêt et s'imprègne mine de rien, a inventé au sortir d'un dîner un nouveau mot : cacaomolgoche. Ne m'en demandez pas le sens, mais ce drôle de mot a été le déclencheur de l'envie d'écrire chez Nathanaël. Je lui ai dit que j'étais sûre qu'il serait capable de lire cet étrange mot. J'ai ainsi écrit sur une feuille trois mots, dont le fameux "cacaomolgoche", et ai proposé à Nathanaël de deviner duquel il s'agissait. Après décodage des trois mots, il l'a retrouvé et entouré. Puis il a décidé à son tour d'écrire des mots rigolos.

    Il a tout d'abord composé un mot qui emplissait à lui seul une moitié de page tellement les lettres tracées étaient immenses et se perdaient dans l'espace. J'ai lu ce mot mais lui ai proposé pour la suite de lui tracer des "rails" pour écrire ses lettres  et faciliter ainsi la lecture. Les lettres se sont adaptées sans problème à la largeur imposée. Par contre la lecture n'était pas toujours aisée pour moi car le répertoire de lettres de l'écrivain était limité. Je lui ai donc apporté son tableau de l'alphabet et il a ainsi pu composer des mots sans fin sur toutes les lignes de la page. Cela l'a beaucoup amusé. Et à un moment donné, en lisant l'une de ses lignes-mots, j'ai prononcé le nom "MAX". Il avait écrit sans le savoir un nom existant vraiment. Il a trouvé cela incroyable et cela l'a stimulé pour essayer d'écrire d'autres mots ayant du sens. Il a ainsi composé un autre prénom, celui d'une petite fille indienne du parc que nous fréquentons : Sono. Je l'entendais prononcer les syllabes, décortiquer chaque phonème... Il découvrait comment transcrire un son !

    Le goût d'écrire 

     

      

      

      

     Le goût d'écrire

                                                           (là, Joshua a ajouté sa touche colorée...)

    Le lendemain, l'envie d'écrire ne s'était pas dissipée et aussitôt son esprit réveillé et son ventre rempli, Nathanaël s'est mis au travail, traçant à présent lui-même les rails sur ses feuilles. A un moment donné, il a voulu écrire le mot "avion" mais s'est retrouvé bloqué après le A et le V. Il m'a demandé comment on écrivait le son "on". J'ai répondu à sa question, en intégrant le I à sa composition et il a dessiné un avion à côté du mot (assez ratatiné pour entrer dans les rails...). Je lui ai proposé de lui offrir un cahier avec des lignes déjà tracées et dans lequel il pourrait écrire les mots un peu compliqués et en faire un dessin pour s'en souvenir. Il a été très enthousiasmé par l'idée et nous avons le jour-même trouvé cette petite merveille (en fait deux, parce qu'il en fallait bien un pour Joshua aussi !).

    J'ai recopié sur la première page à la main l'alphabet en lettres scriptes minuscules et majuscules. Puis sur la seconde, je lui ai écrit le mot avion, qu'il a recopié et illustré. Puis il a demandé le mot "voiture". Et c'est ainsi que le cahier a commencé à se remplir.

    Le goût d'écrire

    Nous avons parallèlement poursuivi nos jeux de lecture et cherché d'autres mots qui faisaient le son "on" (Joshua a même trouvé "cochon" !) et Nathanaël a ensuite souhaité écrire toute une page de "on" dans son cahier ! Il préfère pour l'instant écrire en majuscules scriptes, je l'incite à écrire aussi en minuscules mais le principal, c'est de préserver l'envie d'écrire, le reste viendra plus tard, quand il le voudra. Puis, fatigué mais satisfait de tout ce "travail", il m'a demandé si je pouvais le payer pour cela ! Je lui ai donc expliqué que ce n'était pas un travail, qu'il apprenait à lire et écrire pour lui-même. Que s'il écrivait un livre un jour, alors il pourrait être payé pour cela. Du coup, ni une ni deux, il a décidé d'écrire un livre et il fallait s'y mettre aussitôt !! Je lui ai dit que la langue française n'était pas simple, qu'il y avait beaucoup de sons comme le "on", qui s'écrivaient avec deux ou trois lettres même, et que cela prendrait du temps avant de tout connaître et tout pouvoir écrire. Mais taratata, il était déterminé ! Il a trouvé le titre : "J'aime l'été" et a commencé à l'écrire sur une feuille. Un J et un M... Bing, en plein dedans !  Je lui ai donné la bonne orthographe mais finalement, c'est sur l'illustration qu'il s'est découragé, car après un beau dessin de couverture, il a buté sur la représentation de son personnage principal qu'il voulait être un panda. Le pauvre a sangloté pendant bien un quart d'heure et était inconsolable. Finalement, un bon goûter a eu raison de son dépit et l'écriture du livre est en berne... Mais pas celle du cahier !

    Quant à Joshua, il "écrit" aussi sur son cahier, des petites montagnes de lettres ou bien des lettres qui font des tours, en s'appliquant bien à mettre en rouge les lettres qui dorment à la fin des mots !

     





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