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On ne lâche rien !
Cette rentrée 2022 a été marquée pour nous non seulement par la première scolarisation en établissement de Nathanaël mais aussi par deux manifestations !Si vous avez suivi notre combat depuis deux ans, vous savez que sous couvert de lutte contre le séparatisme, le président E. Macron a fait modifier la loi encadrant l'instruction des millions d'enfants français. En effet, tous sont concernés et il n'y a désormais plus que deux voies possibles pour les instruire :- L'école publique, à laquelle l'Etat ne donne pas les moyens de sa mission et laisse indécemment sombrer.- L'école privée, majoritairement confessionnelle, plus ou moins onéreuse, dans laquelle on retrouvera les enfants des législateurs vantant les mérites de l'école publique, gratuite et laïque.Jusqu'à l'année dernière, une troisième voie était possible, celle de l'Instruction En Famille (IEF). Parce que certains parents ont l'envie et la possibilité de s'occuper intégralement de l'éducation de leurs enfants, parce que les enfants ont parfois connu trop de souffrance à l'école, ou encore parce que cette école qui se veut inclusive n'arrive pas à accueillir les enfants porteurs de handicaps, de troubles autistiques ou avec des difficultés d'apprentissage, l'IEF est un choix bénéfique, voire salvateur.Or depuis que la loi a été modifiée, les familles ne doivent plus simplement déclarer leur choix d'instruction, qui s'ensuivait obligatoirement d'une inspection académique et d'une visite des services de la municipalité, mais demander une autorisation à leur académie de rattachement. Cette autorisation doit être motivée : nécessité médicale, itinérance professionnelle, parcours artistique ou sportif de haut niveau ou "situation propre à l'enfant", motif qui doit être alimenté par un projet pédagogique. Lors du vote de cette loi, de nombreux amendements avaient été obtenus grâce à notre forte mobilisation auprès des députés et sénateurs, sans quoi l'IEF aurait été tout bonnement rayée des possibilités éducatives en France. Mais dans les faits, le motif 4, qui devait permettre à une majorité de familles "non séparatistes" de poursuivre ou débuter l'IEF sans souci, a été refusé dans la majorité des cas, avec des inégalités entre les académies. A Lille, l'académie a opéré un rejet en bloc, sauf pour les enfants déjà en IEF avec des rapports d'inspection positifs, un sursis de deux ans notifié dans la loi. C'est notre cas. Mais de nombreuses familles ont essuyé des refus, dû rédiger des recours pendant l'été, contacter des avocats, saisir le tribunal administratif et attendre une réponse jusqu'à la rentrée ! Certaines ont plié, d'autres se sont placées en désobéissance civile de manière officielle, toutes ont vécu un été très stressant.Partout en France les familles et les association pour la liberté d'instruction sont mobilisées. Les familles combattives de notre région se sont réunies en collectif et ont dans un premier temps demandé un rendez-vous avec la rectrice. C'est ainsi que le 1er septembre, jour de la rentrée, une petite délégation de parents a été reçue au rectorat par des collaborateurs de la rectrice afin d'avoir des explications sur le traitement des dossiers et initier un dialogue. Pendant ce temps, quelques familles venues les soutenir manifestaient pacifiquement devant le rectorat et répondaient aux questions des journalistes.Deux semaines plus tard, les familles de la région se rassemblaient en nombre sur la place de la République à l'occasion de la Journée Internationale pour la Liberté d'Instruction (JIPLI) afin de demander la suppression de l'article 49 de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République et le retour au système déclaratif, qui encadre déjà bien suffisamment la pratique de l'IEF.
Quels que soient nos choix éducatifs, il est primordial de préserver la liberté d'en avoir et de défendre nos droits, qui ne sont jamais définitivement acquis. Aussi le collectif se mobilise-t-il à nouveau auprès des députés, sénateurs et maires pour porter la voix de la liberté d'instruction.
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