• Les enfants de Summerhill

     Je vous ai déjà parlé du livre Libres enfants de Summerhill (ici). Je viens de découvrir le documentaire Les enfants de Summerhill, réalisé par Bernard Kleindienst, qui découle de cette aventure humaine et éducative hors normes. Ce documentaire d'une heure est visible sur Dailymotion en trois parties.

    La première partie est l'occasion de revenir sur les motivations du créateur de cet internat, Alexander Niell, "une école qui sert les besoins de l'enfant et non l'inverse".

    "La véritable éducation, c'est quelque chose de plus profond. L'éducation, c'est vivre. Et l'école ne touche pas cette part importante de la vie que sont les émotions. Elle ne touche grosso-modo qu'à la tête."

    Nous découvrons, et c'est là l'intérêt de ce film, d'anciens élèves de l'école Summerhill. Ces enfants devenus adultes témoignent de leur passage dans l'établissement, "comme un merveilleux été sans fin". La seconde partie du film s'attache à la vie en communauté et au fonctionnement interne réglé par les assemblées. Chaque enfant y prend part et sa voix y est non seulement entendue mais décisive.  La hiérarchie y est abolie mais pour autant l'anarchie ne règne pas. Car les règles ont du sens puisqu'elles sont écrites et approuvées par les membres de la communauté dont elles garantissent le bien-vivre ensemble.

    Le film se poursuit et s'achève autour des témoignages de ce que sont devenus ces enfants une fois adultes. La palette des métiers est intéressante, variée. Pas plus variée, diront les plus sceptiques, que pour les enfants sortis du système scolaire traditionnel. Pas plus variée, non, peut-être plus artistique tout de même. Mais il ne faut pas oublier que tous ces enfants sont arrivés à Summerhill après avoir été rejetés (et traumatisés) par le système traditionnel. Et au-delà de leurs métiers et de leurs connaissances académiques, se sont des adultes confiants qui sont ressortis de cet établissement, "conscients d'une force intérieure", de la certitude de leur propre identité", "Summerhill apprend à vivre et à comprendre les principes de liberté et de tolérance qui l'accompagnent ", avec la "possibilité d'être soi-même".

    A part cette jeune femme, qui aurait aimé plus d'accompagnement, plus de félicitations... plus de reconnaissance et d'amour de ses parents ?

    L'objectif de Niell, qui n'était pas de changer la société mais de rendre heureux quelques enfants, semble avoir été atteint.