• Je lis, tu lis

    Je vous avais raconté il y a quelques mois que Joshua s'était lancé dans l'apprentissage de l'écriture des lettres de son plein gré et avec enthousiasme. Du tracé des lettres (capitales) à celui de mots, le chemin s'est fait sans encombre, sporadiquement, et se poursuit, avec la transcription graphique de phonèmes plus complexes, qu'il arrive à mémoriser assez bien. 

    Je lui propose des images et il écrit le mot correspondant au tableau, ou moins scolairement, il tape des mails ou sa liste de jouets pour son prochain anniversaire (on n'est jamais trop en avance !). De ce fait, il détache minutieusement chaque phonème de son palais pour le transcrire à la main ou au clavier. Finalement, rendu à ce stade, lecture et écriture s'imbriquent. C'est donc en toute logique que nous avons démarré l'apprentissage de la lecture. 

    Joshua croyait il y a un an encore que c'était mon doigt magique glissant sur les chapitres de La cabane magique qui allait faire en sorte que lui aussi saurait lire. Abracadabra !... Quelle désillusion, Maman n'est qu'humaine et son doigt n'a ni les capacités de celui de Roald Dahl, ni celui de la lecture immédiate. Mais comme mon Jojo était motivé, bien décidé à savoir lire comme son grand frère, il a pris son cerveau à deux mains et s'est plongé dans l'apprentissage avec le sourire. 

    Je lui ai d'abord fait remarquer que dans les livres, les lettres principalement utilisées étaient les minuscules et qu'il fallait donc commencer par les reconnaître car elles ne ressemblent pas toutes à leurs grandes soeurs capitales. Cartes et puzzle pour aider à la tâche, elles sont à présent presque toutes entrées dans sa mémoire, avec encore quelques classiques confusions b/d (parce que le gros bidon du b et le gros derrière du d, ça parle seulement si on est d'accord sur ce qui est le devant et le derrière de la lettre, différent de l'avant/après la lettre, ha ! Bref, c'est confus).

      

    Nous avons ensuite pu démarrer la lecture de mots simples, en utilisant les mêmes codes qu'avec Nathanaël à ses débuts puisque Joshua s'en était imprégnés, à savoir, marquer en rouge les lettres qui dorment et souligner celles qui se prononcent ensemble. 

    L'apprenti lecteur est tellement pressé de pouvoir lire des romans comme son grand frère qu'il fait volontiers tous les petits exercices que je lui propose. Pas besoin d'y passer des heures chaque jour, 10 minutes par-ci par-là, calées entre un jeu et le déjeuner par exemple, et voilà. Pas de pression. 

    J'ai commencé à regarder du côté des livres en prévision de ses premières lectures et en ai trouvé un à la médiathèque à lire à deux voix. Je le gardais sous le coude encore au moins une semaine, pour quand Joshua aurait appris à reconnaître encore quelques phonèmes à la graphie complexe. Mais voilà qu'aujourd'hui, son grand frère s'est saisi du livre et a commencé à le lire. Je lui avais expliqué l'objectif de cet emprunt, ce qui ne l'a pas freiné lorsque son petit frère est venu s'asseoir à ses côtés. Bien au contraire ! Il a proposé à Joshua de l'aider à lire sa partie, reconnaissable dans des bulles, tandis que lui lisait le reste. C'est ainsi, qu'en gardant mes distances, j'ai pu assister à la première lecture de livre de Joshua, parrainée par son grand frère, ne lésinant pas sur les "Bravo Joshua !" ni les "C'est bien !". Et quand Joshua buttait sur un "an" ou un "au" qu'il ne connaît pas encore, Nathanaël de lui expliquer sereinement comment cela se prononce. 

                               

    Un très beau moment d'IEF et encore plus de lectures à partager en perpective !