• Garder la mémoire du passé pour inventer l'avenir

    Le printemps nous rappelle dans les forêts et les parcs environnants ; le vent et les averses tentent bien de nous en dissuader mais les rayons du soleil et la perspective de bons moments avec les copains sont gagnants :) 

    La semaine dernière, c'est une belle après-midi que nous avons passée dans le parc du Château du Vert-Bois, entretenu par la Fondation Septentrion. 60 hectares de verdure presque rien que pour nous ! 

    Balade sur les chemins, jeux de ballon, goûter, constructions... Un chouette moment apprécié de tous. 

    Nous ne pensions pas y faire en plus une découverte artistique. La Fondation abrite en effet tout un "village des métiers d'art", où artistes et artisans œuvrent dans des ateliers-boutiques, donnent des cours, exposent également. Si bien qu'au détour d'une allée, nous avons pu apercevoir des sculptures disposées en plein air et tandis que nous marchions dans leur direction, l'artiste lui-même nous a appelés pour nous présenter son œuvre. Nous ne demandions pas mieux, les musées nous manquent tant !

    Petits et grands ont écouté attentivement, silencieusement, le sculpteur Herzi nous raconter son histoire. Celle d'un enfant né en 1945 de parents polonais juifs exilés en France, de ces personnes qui ont cherché avant tout à s'assimiler pour se reconstruire une vie après l'indicible, à tenter d'oublier, du moins d'étouffer. Et puis un jour, chez l'enfant devenu adulte, la quête d'identité a surgi et à travers une thérapie et d'autres événements douloureux a émergé ce besoin d'expression qui a pris la forme des "Tolmens de la mémoire", mélange de totem et de golem, enracinés dans ce parc, autour de nous. 

    Evidemment notre regard éclairé par cette histoire s'est posé bien différemment sur les sculptures lorsque nous avons déambulé à nouveau dans l'espace. 

                           

     

                            

    J'ai pu avoir des échanges intéressants avec Joshua, très ouvert et sensible à l'art contemporain. Il a su regarder les œuvres sous différents angles et trouver dans plusieurs d'entre elles des images, des détails et des interprétations, notamment dans cette dernière image qui de face semble représenter une figure ethnique, plutôt sereine, mais dont s'étire du dos un visage plein de souffrance "comme le visage d'un ancêtre mort et qui le hante encore". 

    Pendant que nous visitions ce musée à ciel ouvert, l'artiste, assisté d'un apprenti, procédait à la restauration annuelle des sculptures tout en répondant à nos questions. Treize années sous le vent, la pluie, la neige, la chaleur, le froid, cela nécessite impérativement des soins réguliers. Nous avons reçu une invitation pour en faire de même à ses côtés un après-midi, si nous le souhaitions. Et pourquoi pas ? 

    Garder la mémoire du passé pour inventer l'avenir

     

     

    « A travers mes Tolmens et mes Tolminos, j’ai exprimé mon espérance en la paix entre les peuples du monde. J’ai dénoncé la haine de l’autre qui mène les peuples à la guerre et pire au massacre des génocides. J’invite chacun à être acteur de la non violence, d’un humanisme à base d’une fraternité de dialogue dans le respect de nos différences.  De garder la mémoire du passé pour inventer l’avenir »

     


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