En avant biquette !

Au coeur du parc régional de Scarpe-Escaut se trouve le terril des Argales, à Rieulay, mont artificiel érigé vers le ciel, témoin du passé miner de la région. En effet, le plus large terril plat d'Europe (140 ha de superficie) est né des quelques 10 millions de m3 de rejets minéraux entassés au cours des six décennies d'exploitation des mines de charbon locales. Mais ce que l'on pourrait imaginer comme un amas de gravas noir est en réalité devenu au fil des ans une véritable reconquête de la nature et de la biodiversité, une démonstration de résilience et du travail coopératif avec l'homme, qui vaut aujourd'hui au terril des Argales d'être passé du statut d'espace industriel à espace naturel, comme nous l'explique notre guide Lisa de l'office de tourisme en ce jour ensoleillé d'octobre. 

Au cours de cette balade de deux heures organisée par une maman de notre groupe de familles en IEF, nous écoutons note guide nous raconter et nous questionner sur l'histoire de la région, sur la formation du terril avant d'en observer la faune et la flore qui ont pu renaître comme par enchantement sur le site. 

Pas de papillons ni de lézards autour de nous en cette saison, mais les enfants identifient quelques arbres, repèrent les roselières et les vasières qui servent de refuge et de garde-manger aux nombreux oiseaux de passage ou établis sur le site et protégés dans une zone de l'étang, formé naturellement après affaissement du sol sous la masse du cône noir. 

Les enfants reconnaissent différentes espèces sur les images et notre petit groupe d'ados passionnés d'ornithologie répond au quizz en un rien de temps, sous le regard amusé de notre guide.

Nous continuons à gravir le terril sur le sentier qui serpente pour arriver à l'observatoire planté au sommet, depuis lequel nous avons un panorama sur la région. Lisa conclut cette partie de la balade sur l'importance de continuer à respecter et préserver ce patrimoine qui fait partie de l'identité de la région, classé patrimoine de l'humanité par l'UNESCO, dont nous devons être fiers. 

Crédit photo Coeur d'Ostrevent Tourisme

Puis en redescendant du belvédère nous attend (et nous l'attendions avec impatience aussi !) la seconde partie de la balade pour laquelle Julien prend le relais. Et Julien n'est pas seul, il est accompagné de son fidèle collègue Fax et d'une soixantaine de donzelles affamées, j'ai nommé les biquettes ! Car Julien, ingénieur reconverti en berger-fromager fait transhumer chaque jour son troupeau sur le terril et convie de petits groupes comme le nôtre à y assister quand la saison s'y prête. Tout en observant, caressant, gambadant avec le troupeau au sommet (plat) du terril, nous écoutons les informations de Julien sur la place des chèvres dans l'entretien et la régulation végétale du terril, le rythme biologique des bêtes, la production de lait, le sevrage des petits, la rotation annuelle des boucs, la production de fromage...

Les enfants sont enchantés par cette rencontre et l'espiègle border colley a son lot de caresses et d'attention aussi. En revanche, quand l'heure sonne de la descente pour un retour à la chèvrerie, le jeune chien redevient d'un professionnalisme sans faille, répondant immédiatement aux ordres de son maître pour rassembler et diriger le troupeau sur le chemin.  

Arrivées à la chèvrerie, les biquettes peuvent s'abreuver avant de passer dix par dix à la traite du soir. 

Nous faisons également connaissance avec d'autres animaux de cette mini ferme pédagogique : cochons laineux, poules et ânes et surtout nous rencontrons Nosferatu, le bouc de l'année, imposant et majestueux !

Nous laissons au soleil couchant les chèvres continuer à s'empiffrer (activité principale et préférée !) et Julien finir ses tâches de la journée. 

Pour en savoir plus sur l'histoire du terril des Argales, vous pouvez consulter ce blog, agrémenté de très jolies photographies et réserver vos visites auprès de l'office de tourisme. 

Merci à Céline pour l'organisation de cette sortie et merci à nos deux guides sympathiques pour leurs partages.