• Comme une pomme de pin dans un moon-boot

    J'avais assisté il y a quelques mois à la lecture du texte écrit par Aurélia Monfort, de la compagnie Iden(C)ité, et c'est avec impatience que j'attendais de voir la création. Chose faite cette semaine au théâtre Massenet avec les enfants. 

     

    Comme une pomme de pin dans un moon-boot

    "Depuis qu’elle est petite, Elise vit avec un géant. Un géant, à l’intérieur d’elle. À cause de lui, elle posait des questions étranges, disait tout haut ce qui dérange, refusait de faire les choses sans les comprendre, trouvait injuste ce que tout le monde semblait trouver normal… Et comme elle n’osait pas parler du géant, personne ne comprenait ce qu’elle ressentait. Elle pensait qu’il partirait le jour où elle serait adulte. Alors elle s’est efforcée de grandir…

    Aujourd’hui, Elise a la trentaine. Avec l’aide de ses boîtes d’où sortent d’étranges chaussures, elle tente de raconter son histoire. Mais le géant s’en mêle. Dans le corps d’Elise, c’est un drôle de combat. Sous nos yeux, une relation se dévoile, se noue, se dénoue, se renoue…

    Dans ce spectacle touchant, Aurélia Monfort se questionne : comment trouver sa place, comment inventer sa propre forme quand on n’entre pas dans les cases, ou qu’on en déborde ? Comment répondre à l’appel de notre voix intérieure ? Le dilemme d’Elise, un être humain tout à fait comme les autres, unique donc différent, nous renvoie à nos propres doutes. Et le clown fait de ce récit personnel, un récit universel."

     

    Une heure de représentation durant laquelle la comédienne habitée par son géant nous emmène dans ses pas. Une plongée assez sombre dans les méandres de la vie, les torsions et contorsions pour s'adapter, rejeter toujours plus violemment tantôt ce géant qui bourdonne si fort en elle, tantôt les choix bien conformes qu'elle avait actés. Jusqu'au bout, on se demande si elle va finir par se sortir de cette dualité, trouver un équilibre, une paix intérieure, répondre aux besoins vitaux de son géant, être elle-même, intégralement, en ce monde dans lequel elle se confond. Lancée du haut de l'échelle, la dernière réplique, comme une respiration nouvelle. Le chemin continue. 

     

    L'avis des enfants :

    Joshua : J'ai trouvé originale l'idée d'utiliser des chaussures pour symboliser les personnages. La comédienne jouait très bien et modulait sa voix en fonction du rôle. J'ai bien aimé cette pièce.

    Nathanaël : Cette pièce était intéressante dans la mesure où on pouvait voir qu'Elise était en lutte contre elle-même. J'ai trouvé son géant égoïste. 

     

    Nous avons eu un échange à la suite de la représentation avec Aurélia et puis durant tout le trajet du retour la conversation s'est poursuivie, d'une part sur l'école, le comportement des enfants des groupes scolaires, l'accès à la culture et l'accompagnement pré et post représentation ; d'autre part sur le conformisme, sur la difficulté et la nécessité d'être soi.  

    Un sujet dense. Merci à Aurélia pour ce beau texte mis en scène, ce partage d'expérience et de réflexion. 

     

     


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