-
Nous avons passé la fin de l'année scolaire à boucler le programme de 3ème et à s'entraîner au Brevet. Bien sûr en cours d'année, à chaque fin de chapitre étudié, Joshua avait déjà réalisé des entraînements types. Mais en juin le rythme s'est accéléré, ça a été un mois assez intense car le Brevet est un examen qui demande de la méthodologie et beaucoup de mémorisation, il a donc fallu revoir tout ce qui avait été vu les mois précédents. Moyennant quoi, il était prêt.
Comme son frère deux ans plus tôt, Joshua était convoqué dans un lycée pro de Loos pour passer les épreuves sur deux jours. Il y a retrouvé deux copines avec lesquelles il a fait de nombreuses sorties et ateliers ces dernières années, et croisé un partenaire de tennis de table. C'est toujours plus rassurant d'être à plusieurs dans le même bateau !
Le premier jour, il a planché sur le français et les mathématiques pendant 5 heures, puis le deuxième sur l'Histoire-géo-EMC, les sciences (Physique-chimie et technologie), et enfin l'anglais. Ca a été beaucoup de concentration, de la fatigue, un léger stress... Et puis voilà une chose de faite, une nouvelle expérience vécue, une étape de passée !
Nous avons fait le point chaque jour sur les différents sujets, ses réponses, ce qu'il était certain d'avoir réussi, ce qui l'avait gêné (devoir sauter des lignes pour la dictée, oublier de le faire car ce n'est pas une habitude et devoir tout effacer au fur et à mesure, tout en essayant de suivre le rythme...), ce qu'il avait oublié de traiter (oups, un bout de question ici, une autre là). Mis bout à bout tous ces éléments, nous avions réussi à estimer son score et tomber juste : il obtient ainsi son DNB avec une mention Bien, à la frontière de la mention Très bien (2 points sur 400). Bravo à lui !
Si ce diplôme n'est pas encore obligatoire pour entrer au lycée (il devrait le devenir dès l'an prochain), cela lui donne confiance en ses capacités et clôt un gros chapitre d'étude et de vie.
-
Comme chaque année, nous avons été inspectés par l'Education nationale et avons reçu en février, à notre domicile, un duo inspecteur-enseignante.
C'était notre tout dernier contrôle ! Et ça se termine bien :)
J'avais envoyé une semaine avant un dossier pédagogique relatant notre parcours, nos choix, les activités et sorties éducatives réalisées depuis la précédente inspection, les lectures de Joshua... et le lien vers ce blog. L'inspecteur en avait accusé réception et tous deux l'avaient bien lu. Ils savaient que Joshua, 14 ans, niveau 3ème, serait scolarisé l'année prochaine. Donc pas d'enjeu pour obtenir une autorisation de poursuivre l'IEF, pas de pression.
Ils sont arrivés à l'heure prévue et ont accepté un café. Nous nous sommes assis autour de la table de la salle à manger, mon conjoint et moi-même d'un côté, eux de l'autre et Joshua en bout de table, pour présider :) J'avais disposé à l'autre bout de la table tous les classeurs, manuels, magazines, romans, fichiers, matériel scientifique... que nous utilisons.
Dans un premier temps ils ont posé les questions habituelles et noté les réponses dans leurs grilles sur ordinateur (c'est la grille niveau collège que l'on reçoit en guise de rapport) : contexte familial, motivations des parents, conditions de l'IEF (emploi du temps, supports utilisés, sorties, activités etc). J'ai réaffirmé nos motivations à l'origine, l'envie de passer du temps avec nos enfants, de suivre leur éveil, de favoriser leurs apprentissages spontanés, j'ai indiqué que nous avions été en apprentissages informels jusqu'au collège (comme quoi, ça peut marcher ;). Ils se sont adressés aussi bien à notre fils qu'à nous pour parler des activités/sorties. Ils ont pris note du matériel pédagogique utilisé.
Puis ils ont demandé si nous avions des choix pédagogiques particuliers. Je leur ai dit que je fonctionnais au maximum par thématique, en interdisciplinarité, et j'avais préparé pour faciliter la phase d'évaluation des connaissances et compétences une carte mentale avec le dernier thème étudié, la place des femmes dans la société, et toutes les matières raccrochées. Ils ont demandé s'ils pouvaient donc s'appuyer dessus pour procéder au contrôle. Et après ma validation c'est ce qu'ils ont fait, quasiment exclusivement à l'oral.
L'inspecteur, spécialisé en Histoire-géographie-littérature a commencé. Il a demandé à notre fils de raconter le film Séraphine, de Martin Provost, que j'avais inscrit sur la carte mentale pour la partie arts, et de donner son avis. De là ils ont pu parler de l'art brut et de nos sorties au LaM. Puis l'inspecteur a demandé à Joshua de lire un texte étudié dans le manuel scolaire de français mais comme c'était du théâtre, avec plusieurs personnages, notre fils a dit qu'il n'aimait pas trop lire ça à voix haute, ce que l'inspecteur a compris. Il lui a alors proposé La ferme des animaux, de Georges Orwell, qui était sur la table. Joshua a volontiers lu le début et donné son avis sur le roman. L'inspecteur a ensuite regardé son classeur de français et jugé qu'il n'avait pas besoin de lui demander d'écrire, que l'orthographe, la grammaire, la qualité de rédaction, tout était très bien selon lui. Il lui a donc demandé de parler des sujets d'Histoire qui étaient sur la carte mentale, dans un dialogue fluide entre eux : la place des femme pendant les guerres (en lien avec nos visites des archives du monde du travail à Roubaix et le Mémorial de Caen), les droits gagnés, Gisèle Halimi, Simone Veil... J'ai senti que l'inspecteur appréciait cet échange, il s'est même permis d'essayer de piéger Joshua en lançant de fausses affirmations, que notre fils a rectifiées (il était vraiment très à l'aise contrairement aux années précédentes). En anglais, ils lui ont demandé de se présenter et de parler un peu du thème, I love English world à l'appui. Ils n'ont pas évalué l'espagnol.
L'enseignante en mathématiques/physique-chimie a pris la suite de l'évaluation. Elle a griffonné sur un papier 3 petits exercices de maths et m’a demandé si Joshua saurait faire, j'ai validé. Elle l'a laissé faire à sa manière et dit que c'était bon. Elle lui a posé des questions orales sur les unités de mesure. Elle lui a ensuite demandé de construire un circuit électrique avec le matériel sur la table, de mesurer la tension et de schématiser (j'avais confirmé que nous avions fait tout ça). Puis elle est revenue sur la carte mentale pour le faire parler de la SVT reliée à notre thème. Il a choisi de parler de la contraception et s'est exprimé également sur le film Annie colère de Blandine Lenoir, que nous avions vu. Ils ont apprécié les ponts que notre fils savait faire entre ce qu'il lit, regarde, visite, étudie.
Pour finir de cocher les cases de la grille, ils lui ont demandé s'il faisait des projets en groupe et s'il était impliqué dans une association, ce à quoi notre fils a répondu par des exemples concrets (sorties ornitho, collectes avec la Banque alimentaire, visite mensuelle aux personnes âgées en EHPAD). Ils lui ont demandé d'exprimer ses motivations et comment il vivait ça.
Cette phase de contrôle finie, ils nous ont dit avec le sourire que c'était bien sûr un contrôle positif et ont félicité notre fils pour sa culture générale. L'inspecteur m'a également dit qu'il était en phase avec ma façon d'aborder les apprentissages, qu'on devrait idéalement partir du concret, de ce qui parle à l'enfant.
Puis nous avons discuté orientation pour l'an prochain et l'inspecteur nous a donné des pistes, nous recommandant vivement de privilégier un établissement le plus mixte possible afin qu'il s'intègre bien, se trouve des affinités avec les autres élèves.
L'ensemble du contrôle a duré 1h30, dans une ambiance détendue.
J'ai trouvé ce contrôle particulièrement bien adapté et valorisant pour notre enfant. Les inspecteurs ont été respectueux et se sont très bien adaptés à notre pédagogie. Je pense que la carte mentale est un bon outil pour servir d'appui aux échanges, être un fil conducteur pour faciliter l'évaluation.
Emotion... cela sonne la proche fin de plus de 17 ans d'aventure en IEF... Je vous narre la toute fin et les projets de la rentrée sous peu !
-
Enthousiasmée par les représentations de l'an passé, j'avais à nouveau réservé cette saison des places au Théâtre en anglais pour deux pièces : 46664, Prisoner Mandela et Dr Jekyll and M. Hyde.
Nous nous sommes ainsi retrouvés en février et mars au théâtre Sébastopol à plusieurs familles de "homeschoolers" parmi les groupes scolaires.
La pièce sur Nelson Mandela a malheureusement été très pénible du fait de l'attitude des groupes présents se comportant comme dans un stade, intenables au point que les comédiens ont dû interrompre la représentation après la première scène pour demander le calme et le respect. D'autre part l'accent (un choix du comédien j'imagine) et le timbre de voix du personnage principal ont rendu l'écoute et la compréhension vraiment difficiles dans ce contexte. Dommage...
En revanche nous avons beaucoup apprécié la nouvelle création de cette saison, Dr Jekyll and M. Hyde ! Nous avons été bluffés par le jeu des comédiens et avons pu complètement entrer dans l'histoire.
Je trouve l'expérience d'assister à une représentation de théâtre entièrement en anglais mais adaptée pour le public français vraiment intéressante (et rare !), c'est un moyen d'accéder à la culture anglophone que je vous recommande. Des dossiers pédagogiques, notamment le synopsis et le script, sont disponibles en ligne. Les réservations sont ouvertes pour la saison prochaine, et ils tournent en France ! A l'affiche, deux nouveautés : Frankenstein de Mary Shelley (que nous avons lu cette année !) et Poe's dark verses (bon, je vous l'accorde, ce n'est pas très gai ;).
-
Mélanie ayant arrêté son activité d'animatrice d'ateliers philo à La Chaufferie, c'est notre amie Catherine qui s'est mise en quête de trouver un remplaçant pour que se poursuivent ces moments d'échanges entre ados si intéressants. Le temps réalisant son œuvre, ils sont de moins en moins nombreux, les "grands", à être encore sur le chemin de l'IEF. Beaucoup ont bifurqué vers le collège, d'autres vers le lycée quand ils ont estimé le moment venu. Pour Joshua, ce sera pour la prochaine rentrée ! En attendant, c'est avec Titouan, Lola et Rihame qu'ils se retrouvent une fois par mois à Haubourdin chez Noël, formé comme Mélanie par l'association SEVE. Les jeunes s'y sentent à l'aise pour échanger, dans un cadre confortable, détendu et bienveillant.
Noël leur a soumis dans un premier temps des thèmes pour lancer les ateliers : la justice, la liberté, grandir, le bonheur. Mais les jeunes ont aussi proposé des sujets qu'ils souhaitaient aborder : la nature, l'art et le beau, la mort.
Pour déclencher les échanges sur un sujet, Noël part d'un livre ou bien demande aux participants de trouver une ou des définitions du terme clé, d'en chercher des synonymes. De là, les exemples, les applications émergent et par associations d'idées, d'autres questionnements surgissent. La parole circule avec fluidité.
Joshua apprécie ces moments où il n'hésite pas à donner son avis, argumenter en piochant dans sa culture personnelle (lectures, films...), partager ses réflexions. Je le sens sincèrement intéressé par les sujets et les échanges du groupe lorsque nous débriefons après l'atelier.
Les Grands Sages dans leur grotte (plutôt confortable :)
-
Tout comme son grand frère avant lui, Joshua a rejoint le côté obscur lumineux des maths. Et ce, grâce à Yvan Monka, qui explique chaque notion, tranquillement, pas à pas. Je vous avais déjà parlé de sa chaîne vidéo et de son site, dans lesquels tous les cours et exercices, niveaux collège et lycée, sont partagés librement.
Cette année, nous avons eu la bonne surprise de découvrir son partenariat avec Nathan pour profiter d'un fichier associé couvrant le programme de 3ème. Vous trouverez la vidéo de promo ici.
Joshua est donc parfaitement autonome pour étudier les mathématiques : il scanne les QR code des vidéos-leçons, s'entraîne sur les exercices types puis réalise les exercices d'entraînement, avant de passer à des exercices de synthèse de préparation au DNB.
Pour ma part, je m'assure qu'à chaque étape il ait compris et je n'ai qu'à scanner le QR code des corrigés pour vérifier ses réponses et lui demander parfois de détailler ses calculs, formuler des phrases réponses bien complètes. Et quand cela s'y prête, nous relions les notions mathématiques à notre quotidien ou aux thèmes étudiés dans d'autres disciplines.
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires